Un bras de fer avec l’État et le pouvoir macronien.
Le 15 juin, au moment des épreuves du bac, le collectif Azterketak Euskaraz (examens en langue basque) a entamé une mobilisation, bloquant l’inspection académique de Bayonne. Il s’agissait de dénoncer le non-respect par le ministère de l’Éducation nationale d’une convention et d’une circulaire permettant que les élèves des écoles en immersion Iskatola (en langue basque) de passer plusieurs épreuves du brevet et du bac dans leur langue.
Une lutte de longue haleine
Le pouvoir a répondu comme il sait le faire face aux revendications du mouvement social ou politique, à savoir par la répression : à la demande de la rectrice de l’académie de Bordeaux, les « forces de l’ordre » sont intervenues pour dégager les dizaines de manifestantEs, parents d’élèves et enseignantEs de Seaska (la fédération des écoles basques), physiquement et à coup de gaz lacrymogène. La colère est alors logiquement montée d’un cran et les manifestantEs ont réussi à pénétrer dans le bâtiment qui a été occupé durant quatre jours et trois nuits.
Cette occupation a été levée volontairement par le collectif militant le samedi 18 juin, tout en exprimant clairement sa détermination pour la continuité du mouvement. Un courrier a été envoyé au nouveau ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, exigeant le respect des accords, qu’une solution soit mise en place immédiatement, malgré les délais très courts, pour que les élèves puissent donc passer les épreuves de cette année en langue basque. En parallèle, plusieurs dizaines d’enseignantEs refusent de corriger les copies, malgré les menaces de sanction, tant que le gouvernement ne donnera pas son autorisation.
Ces actions militantes s’inscrivent dans une mobilisation profonde et très populaire en Pays basque nord. Le 8 mai a eu lieu, autour du lac de Saint-Pée-sur-Nivelle, une initiative annuelle, Herri Urrats, à la fois une grande fête et un moment revendicatif en défense de la langue basque, qui avait regroupé encore plusieurs dizaines de milliers de personnes. L’argent récolté sert à financer la construction et l’entretien d’écoles, de collèges et de lycées Iskatola. Et cette année justement, Herri Urrats était marquée par la mobilisation pour le passage des examens en langue basque et déjà contre la politique répressive du pouvoir macronien.
Voilà donc une bataille qui devrait se renforcer d’autant plus que le gouvernement sort fragilisé des élections législatives. Alors c’est bien le moment de se mobiliser.