Il y a de ça plus d’un mois, nous apprenions que le proviseur d’un lycée de Blois, connu localement pour sa fidélité à Jean-Michel Blanquer, voulait mettre en place des caméras de surveillance dans l’enceinte de l’établissement pour lutter contre la délinquance. Des lycéenEs appuyés par le NPA Jeunes 41 étaient intervenus pour informer et s’opposer au projet1. Un mois plus tard, bonne nouvelle : il n’y aura finalement pas de caméra dans la cité scolaire d’Augustin-Thierry de Blois.
Le Conseil d’administration où siègent notamment des éluEs lycéens et du personnel, s’étant réuni le 30 juin, en a décidé ainsi. Le proviseur de l’établissement, Lauxire, a annoncé au début de celui-ci avoir décidé d’abandonner le projet. Ce fut alors un moyen pour lui de s’épargner l’humiliation d’un vote au conseil qui aurait été de toute manière en sa large défaveur. Et ce résultat est dû à la mobilisation des lycéenEs et des personnels qui se sont opposés dès le début contre le projet délirant d’un proviseur fidèle à l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et à ses méthodes autoritaires et sécuritaires.
Dès le début, les lycéenEs ont cherché à informer et à montrer une opposition de fond au proviseur tant sur la question économique que sociale. Mais l’objectif de Lauxire n’était pas de créer un cadre propice à l’enseignement et au développement, mais plutôt de surveiller et punir celles et ceux ne rentrant pas dans le cadre. C’est sa logique autoritaire et capitaliste qui vient d’être mise au ban par la mobilisation !
Le rapport de forces victorieux
Alors que Lauxire a bénéficié de l’éclairage profitable de la presse locale pour pouvoir disserter sur son projet, sans aucune contradiction possible, c’est bien le rapport de forces des concernéEs qui l’a emporté. Les lycéenEs ont multiplié les tractages avec le concours du NPA Jeunes 41, pour informer le plus de monde possible et ont mis en place une pétition ayant réuni près de 250 signatures.
Cette campagne de dénonciation n’a pas plu à Lauxire qui a cherché à intimider les militantEs jusqu’à physiquement lors d’un tractage. Cela n’aura pas suffi pour décourager les lycéenEs qui ont toujours réclamé pour endiguer les prétendues dégradations, l’embauche de plus d’AED et l’amélioration de leurs conditions de travail. Les caméras n’endigueront jamais le problème qui est également un problème social.
Le jour du CA, à l’appel du NPA et des lycéenEs engagés contre les caméras, se sont réunis une trentaine de personnes, personnels, élèves, parents d’élèves et soutiens. Malgré le nombre peu élevé mais explicable, les vacances et corrections d’épreuves, cela a permis de faire une dernière démonstration de l’implication de celles et ceux qui ne veulent pas de la surveillance généralisée.
Encore une démonstration qu’en installant un rapport de forces face à des projets autoritaires, nous pouvons gagner. Et si nous n’avons aucun doute sur le fait que Lauxire reviendra à la charge dans des temps prochains, nous continuerons d’appuyer de toute notre force l’opposition jusqu’à la victoire, comme nous l’avons fait une première fois !
- 1. Voir l’Anticapitaliste n° 618.