Le 21 décembre, l’Assemblée nationale a voté en deuxième lecture le texte sur la sécurité intérieure qui organise la répression tous azimuts. De nombreuses manifestations sont prévues contre cette loi. La loi dite Loppsi 2 est un concentré d’atteintes à la démocratie et aux libertés organisées tout au long de ses 46 articles.Le texte est passé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale entre le 14 et le 21 décembre. Le gouvernement a réintégré dans un amendement la chasse aux squatters qui avait été retirée au printemps dernier grâce à la mobilisation des associations pour le logement. Ainsi, l’article 32 ter A prévoit une procédure expéditive d’expulsion à l’encontre des habitants de yourtes, tipis, caravanes, mobil home, cabanes etc., et en cas de refus, une amende de 3 750 euros. Plus besoin de décision de justice, le préfet pourrait ordonner l’expulsion dans les 48 heures. C’est un déni de droit au moment où des centaines de sans-domicile meurent dans les rues.Un collectif d’associations et de partis politiques, dont le NPA, a décidé de se mobiliser pendant toute la durée de l’examen de la loi en appelant à un grand rassemblement le mardi 21 décembre devant l’Assemblée nationale, au moment de l’adoption de la loi, et à une journée de manifestations en janvier, avant la lecture au Sénat. D’après ce texte, sont des terroristes tous ceux qui vivent hors de ce système d’exploitation des plus pauvres, d’asservissement des plus démunis, en optant pour un mode d’habitat alternatif (par choix parfois mais souvent par contrainte, la France n’ayant pas de politique du logement) ; qui entendent développer des alternatives locales avec les populations démunies et les paysans, afin de ne plus alimenter les multinationales de l’agrobusiness (car manger est vital) ; qui veulent développer des rassemblements artistiques, culturels alternatifs afin de produire des ponts entre les gens et créer ensemble de nouvelles alternatives au show-business, multinationales de la culture empêchant l’émergence de nouveaux courants, artistes (qui ne seraient pas profitables) ; qui défendent les droits fondamentaux humains (libre circulation, libre installation, libre expression…) au détriment de ce système d’oppression. RépressionSamedi en fin d’après-midi, après le rassemblement à la préfecture, nous avons défilé avec nos camions/nos maisons dans les rues de Montpellier pour informer la population qui n’a pas encore entendu parler de cette loi… Alertés par l’absence de la police qui aurait dû nous encadrer, nous avons rassemblé les camions pour partir car nous sentions que la riposte ne tarderait pas et qu’elle pourrait être violente !Alors que les premiers camions partaient dans une petite rue, nous avons vu arriver des CRS surarmés et, sans sommation, ils ont foncé sur les gens qui étaient encore là, autour des camions. Un homme était sur le côté du camion devant moi, lorsqu’il s’est retourné et a vu les CRS le charger, il a crié « arrêtez ! » en mettant son bras devant lui mais ces bêtes sauvages armées l’ont matraqué contre le camion et ont continué alors qu’il était à terre ! Le CRS qui venait de le frapper s’est mis devant le capot de mon camion avec un autre. Un troisième est venu côté passager pour ouvrir ma porte (qui par miracle était fermée). De rage, il a matraqué mon camion/ma maison ! Je n’ai gagné ma survie que parce que deux gars formidables les ont attirés vers eux et que ces derniers se sont précipités. J’ai pu partir de l’autre côté, en état de choc, ramassant au passage un gars qui fuyait le matraquage. Il y avait dans un des camions un couple avec un bébé, dans un autre camion une petite fille de 7 ans avec son papa (car nos camions sont nos maisons). Un camion a reçu un tir de flash-ball dans une fenêtre, d’autres ont eu le pare-brise et les fenêtres cassés, portes et tôles enfoncées par le matraquage… Quel acte terroriste avons-nous commis pour subir des matraquages et la destruction de nos maisons pendant une manifestation pacifiste ?Nous invitons la population à s’informer sur cette loi ! À rejoindre les mouvements de résistance qui s’organisent partout en France et en Europe sur la base de l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et, pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »Anna