Publié le Mercredi 29 mai 2024 à 09h00.

Retour de flamme pour madame la maire de Millau

Lundi 13 mai, la flamme olympique est passée à Millau. Pour assurer la paix et la tranquillité de cette flamme, un chapelet de forces de l’ordre, en uniforme ou en civil, de Millau et d’ailleurs faisait piquet ou promenade.

Des camarades du NPA-l’Anticapitaliste, connus pour leur militantisme sont pistés. Autour de 7 heures, des militants du NPA-L'Anticapitaliste sortent de chez eux et repèrent ces policiers qui les suivent « discrètement » jusqu’au centre-ville.

Une demi-heure plus tard, les camarades sont contrôlés dans le centre-ville par plusieurs policiers en civil, sans aucun signe de distinction de service, mais connus pour d’autres harcèlements : pendant la campagne pour les régionales, ce policier nous avait verbalisé mais le procès a désavoué ce même policier.

Arrestation

Autour de 8 heures, en pleine promenade sur les quais de la ville, bien avant l’arrivée de la flamme et des caravanes publicitaires, sept policiers en vélos électriques et autant de policiers en civil arrêtent un des militants NPA-L'Anticapitaliste sans aucune raison, avant la moindre action. Ces forces de l’ordre n’étant pas de Millau vérifient l’identité de celui qui n’a rien fait, pour bien emmener l’activiste à neutraliser. Sommes-nous dans la nouvelle « Minority Report » de Phil K.Dick, où on vous arrête parce que des précogs ont vu le crime à venir ? 

Les policiers vérifient donc son identité, car il ne faudrait pas se tromper de passant. Le militant est écarté du quai où la flamme doit passer deux heures plus tard. Il est mis au mur, menotté et emmené au poste. D’autres militants sont emmenés, des drapeaux et banderole confisquées.

Mise en cause de l’État de droit

Après le passage de la flamme, ces militants ont été libérés sans aucun billet ni d’entrée pour leur stipuler la cause de leur arrestation, ni de sortie. Pourquoi ont-ils été arrêtés ? La flamme implique-t-elle l’extinction de l’État de droit ? Notre maire se dit pleinement comblée par l’évènement du passage de la flamme ? Donc la socialiste qu’elle est préfère son auto-promotion (au frais du contribuable) à l’État de droit.

Et quand bien même, un drapeau de la Palestine aurait été brandi en soutien au peuple massacré, quand bien même une banderole demandant le cessez-le feu serait apparue sur les images, quel aurait été le délit ? Nous savons que la paix arborée par les JO est une façade, un mensonge.

Les drapeaux réquisitionnés le lundi pour la flamme ont été réclamés le samedi lors de la manifestation hebdomadaire en soutien au peuple palestinien, par le collectif Palestine Sud-Aveyron. Leur a été répondu qu’ils avaient été détruits. Quand une plainte devait être déposée, les drapeaux se sont reconstitués et ont été restitués. La police aurait-elle menti ? Ça ne serait pas la première fois : l’affaire de Nabil, jeune assassiné par la BAC de Millau, nous le rappellera toujours.

La police et la flamme

Dans la même semaine, les forces de l’ordre de Paris ont protégé une manifestation néo-nazie, avec des gens cagoulés, faisant l’apologie de la suprématie de la race blanche.

Dans le grand relais de l’histoire, la flamme rappelle à ceux qui s’en souviennent celle du néo-fascisme, celle du RN, qui lui vient du FN, lui-même hérité du parti italien MSI dont l’emblème est une flamme (au-dessus d’un tombeau) symbolisant l’âme de Mussolini.

En protégeant la flamme olympique et en cautionnant le tout-sécuritaire, notre maire se rend complice de la montée du fascisme.

Voilà à quoi ressemble la flamme en France, celle qui se travestit derrière le faux, les apparences et les mensonges. Fichage, pistage, embarquement sans raison... Le ravissement de notre maire restera comme le sourire cynique de la montée du contrôle des populations, au profit du fascisme et du capitalisme, et au détriment de la défense des droits humains.

NPA-l’Anticapitaliste Millau(12)