Publié le Vendredi 27 août 2010 à 08h09.

OGM sur les porte-greffes de vignes....Communiqués de la Confédération paysanne

Deux ministres à Colmar : l’affichage d’une volonté de passage en force

Communiqué de presse - 23 août 2010

En déplaçant deux Ministres sur la station de recherche de Colmar, le gouvernement démontre à nouveau que le développement des OGM en France est pour lui un objectif politique et non une question scientifique pour résoudre le problème du court-noué, maladie de la vigne. Le gouvernement est prêt pour cela à faire prendre aux vignerons français les risques d’une nouvelle crise commerciale résultant de l’introduction des OGM dans le vin, ainsi que d’une crise sanitaire pouvant résulter de la dissémination par les insectes de produits du transgène installé en milieu ouvert à Colmar.

L’autorisation donnée à cet essai au mois de mai dernier a été la première rupture du moratoire politique sur les cultures OGM instauré en 2008 [1]. La récente autorisation, en plein repos estival, de commercialisation de semences, et donc de culture, de deux variétés de maïs transgénique T25 du groupe Maïsadour confirme que le gouvernement essaye bien de siffler la fin de la résistance aux OGM. La Confédération Paysanne demande pourquoi l’INRA ne communique que sur les recherches OGM alors qu’un de ses chercheurs de Montpellier a mis au point par des croisements traditionnels un porte-greffe non OGM résistant au court-noué qui sera très prochainement commercialisé.

Les déclarations répétées de l’INRA sur la nécessité de « développer des produits (transgéniques) « alternatifs » à ceux des grandes firmes » et celles de Ministres sur la possibilité d’autoriser les vignes transgéniques et d’envisager leur commercialisation ne cachent plus leurs intentions de passage en force. Les mots utilisés tels « alternatif » tout comme la méthode de « concertation » au sein du « comité local de suivi » de l’essai, qui n’a pas de rôle décisionnel, sont des outils de communication destinés à dissimuler ce passage en force.

On peut aussi s’interroger sur « l’indépendance française » face à ces grandes firmes, quand on sait que la technologie développée par l’INRA de Colmar est déjà protégée par deux brevets de la multinationale Monsanto et un autre de l’Université de Cornell, et que Monsanto a fait savoir depuis bientôt dix ans qu’il exigerait des droits de licence en cas de commercialisation des porte-greffe transgéniques de l’INRA.

L’agriculture n’a pas besoin des OGM ; la recherche doit travailler sur de réelles alternatives agronomiques adaptées aux besoins des paysans et aux attentes sociétales.

Confédération Paysanne

Arrachage d’un essai de vignes OGM : la fin d’une mise en scène publicitaire ?

Communiqué de presse - 15 août 2010

La Confédération Paysanne rappelle son opposition aux essais OGM en plein champ et demande l’arrêt de toute poursuite contre les faucheurs volontaires qui ont neutralisé ce matin des pieds de vigne transgénique à l’INRA de Colmar.

La poursuite de cette opération destinée à faire accepter, par les viticulteurs et les citoyens français qui n’en veulent pas, les recherches sur la mise au point de plantes transgéniques cultivées dans les champs, n’avait aucun sens. Sans fleurs ni raisins qui n’auraient pu être laissés qu’en milieu confiné, cet essai ne pouvait en effet donner aucun résultat scientifique valable sur les risques de transmission de l’OGM au raisin et au vin, ni sur son efficacité dans la lutte contre le court noué après la floraison de la vigne.

La Confédération paysanne conteste le choix de l’INRA de consacrer une telle part de son budget en amélioration des plantes aux seules manipulations génétiques brevetées et de n’attribuer que quelques miettes aux programmes de recherche alternatifs respectant l’intégrité du vivant et sa libre disposition pour tous.

Pour ce faire, la recherche publique doit s’attacher à rester indépendante des pressions de l’argent au détriment de l’éthique, tout particulièrement actuellement. La recherche agronomique doit être centrée sur les besoins réels de l’agriculture paysanne : l’INRA doit redonner à l’agronomie la place qu’elle n’aurait jamais dû abandonner, hier à la chimie, aujourd’hui à la manipulation génétique.

C’est pourquoi la Confédération paysanne travaille avec l’INRA dans d’autres cadres, notamment un comité de liaison constructif qui se réunit plusieurs fois par an. Elle y fait valoir les besoins fondamentaux pour l’agriculture et l’alimentation, les paysans et la société, centrés sur une meilleure connaissance des processus biologiques et des savoir-faire paysans pour donner du sens à une recherche publique et citoyenne.

Confédération Paysanne

Contact :

Véronique Villain, secrétaire générale de la Confédération paysanne et membre du comité de liaison Inra - Confédération paysanne : 06 12 94 51 18

Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13

Guy Kastler, représentant au HCB : 06 03 94 57 21

Régis Hochart, membre du comité de liaison Inra -Confédération paysanne : 06 08 75 00 73