« Si je suis élu, je supprimerai le défilé du 14 Juillet » : ainsi s’exprimait, en 2017, Philippe Poutou, questionné sur TF1 au cours de la campagne présidentielle. Les réactions n’avaient alors pas manqué, y compris dans une certaine « gauche », comme cela avait été le cas en 2012 lorsqu’Eva Joly avait formulé la même proposition et avait été traitée de tous les noms par les amateurs d’uniformes kakis et de gros fusils.
Quatre ans plus tard, nous n’avons pas changé de point de vue, et sommes toujours aussi écœuréEs face au déballage militaro-chauvin de la « fête nationale », avec l’ignoble défilé militaire sur les Champs-Élysées, au cours duquel les marchands de canons sont fiers d’exposer leurs nouveaux joujoux sous les applaudissements nourris des responsables politiques « républicains ».
Anti-militaristes nous sommes, anti-militaristes nous resterons, à l’heure où les guerres plus ou moins chaudes se multiplient aux quatre coins du globe, charriant leurs lots de morts, de mutiléEs, de blesséEs, de déplacéEs, de réfugiéEs, pour le plus grand bonheur des actionnaires des firmes d’armement, entre autres et notamment françaises.
Résolument internationalistes, nous ne sommes pas de ceux qui s’enthousiasment sur « le rôle de la France dans le monde », qui mettent en avant, pour justifier toutes les horreurs, « les intérêts de la France », ou qui se pâment dans les salons d’armement en vantant « les capacités de défense de la France ».
Au bleu-blanc-rouge, nous opposerons toujours un internationalisme multicolore, fait de solidarités concrètes, avec celles et ceux qui luttent contre les injustices et les oppressions, où qu’ils et elles soient, en nous souvenant des paroles de Che Guevara : « Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire ».
Et plutôt que la Marseillaise et son « sang impur », c’est l’Internationale que nous aimons chanter, et notamment ce célèbre couplet :
Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux tyrans
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent ces cannibales
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.