Publié le Vendredi 17 septembre 2010 à 20h30.

Roms : « un toit, une école, on reste ici ! »

Avec des dizaines de milliers de soutiens, les Roms de Triel (Yvelines) ont osé descendre dans la rue crier leurs revendications avec émotion. Présentes depuis fin 2007 sur un terrain industriel désaffecté, loin de tout, sur la plaine de Triel-Chanteloup, ces 20 familles se battent pour vivre décemment en France avec le collectif Romyvelines. Récemment élargi et renforcé, le collectif (membre de RomEurope) multiplie les initiatives depuis trois ans pour trouver des solutions. Malgré les embûches politiques et judiciaires (onze obligations de quitter le territoire, quatre arrêtés de reconduites à la frontière, avis d’expulsion du terrain), le blocage des allocations familiales, le rejet du moindre travail légal, les parcours du combattant pour la scolarisation ou l’obtention d’un logement, les conditions quasi moyenâgeuses de vie sur un terrain sans eau ni électricité, ni ramassages d’ordures, malgré le dénuement extrême dans des caravanes de fortune, le harcèlement et le racisme ambiant, ils tiennent bon. La honte, c’est ce que ce gouvernement leur fait vivre. La présence de ces familles roms ne dérange pourtant personne, sauf le maire PRG de Carrières-Poissy, Eddie Ait, qui, tout homme de « gôche » qu’il se prétend, a osé écrire à Sarkozy pour demander l’application des directives d’expulsion du terrain et du pays ! Mais de façon « humaine »… Ben voyons ! À l’heure où l'on a la preuve que la circulaire gouvernementale était bien discriminatoire et visait en priorité les Roms, cette participation honteuse à la chasse à l’homme donne encore plus la nausée. Pratiquant le double langage et la manipulation de l’opinion, ce sulfureux allié électoral d’autres partis de gauche n’a pas apprécié d’être dénoncé publiquement. Il s’en est pris au seul NPA, classique tentative de division facilement déjouée par l’unité et la ténacité du collectif. Alors, la bonne couverture médiatique, les soutiens sollicités qui affluent sont aussi essentiels pour aider à trouver des solutions viables et pérennes : élus de tous niveaux, associations, autorités, y compris du côté de l’église après la visite de l’évêque de Versailles. Les Roms de Triel doivent rester vivre dignement parmi nous et l'on continuera à tout faire pour cela ! Ce combat local est un exemple révélateur de ce que vivent les quelque milliers de Roms en France et des enjeux humains et politiques face à une politique xénophobe de plus en plus contestée. Correspondant NPA 78