Mardi 6 juillet, à l’aube, les flics, sur ordre du nouveau préfet, Christian Lambert, ont évacué un des plus anciens camps rom de France, le Hanul à Saint-Denis. Ce campement, parfaitement organisé, bénéficiait depuis 2003 d’une convention d’occupation signée avec la mairie de Saint-Denis qui avait installé des sanitaires et un point d’eau. 170 personnes y vivaient avec 51 enfants dont 28 de nationalité française et beaucoup nés à Saint-Denis et scolarisés dans la ville. Aidés essentiellement par des militants de la Voix des Roms, de Parada, du Réseau solidarité logement, de RESF, du SNUIPP, du NPA, du Mrap ou du PG, les expulsés, ayant pour la plupart perdu leurs affaires, écrasées par trois bulldozers, se sont massés devant la mairie. Aucun élu n’avait daigné les rencontrer les jours précédents alors que la menace d’expulsion était tangible. Après trois heures d’attente, une délégation a été enfin reçue. Au moment où nous bouclons le journal, la majorité municipale (Front de gauche, minorité PS, Verts, LO), officiellement solidaire de ce combat, ne veut rien entendre : pas de locaux municipaux ni de nuits d’hôtel possibles, pas de terrain pour installer des tentes même provisoires, pas de nourriture. La seule proposition est une délégation commune auprès de la préfecture… Les Roms sont dans la rue mais face à cette expulsion honteuse et brutale, la solidarité s’organise. Pour forcer les autorités et notamment la préfecture à leur trouver pour tous ensemble un terrain ou un lieux de résidence décent.