Publié le Samedi 26 juin 2010 à 14h48.

Violences policières : justice et vérité

Samedi 19 juin ont eu lieu trois initiatives pour exiger justice et vérité pour les crimes perpétrés à l’encontre de Lamine Dieng, Moushin et Lakhamy et Ali Ziri.Il y a trois ans, Lamine, 25 ans, est mort dans un fourgon de police avec huit policiers sur lui, alors qu’il était face contre terre, mains et pieds menottés. Parce que la plainte de la famille est toujours sans suite, des centaines de personnes ont manifesté dans le 18e arrondissement de Paris. Il y a un an, Ali Ziri, 69 ans, est mort lui aussi 48 heures après son interpellation par trois policiers d’Argenteuil. L’affaire a d’abord été classée pour mort par arrêt cardiaque. Grâce à la détermination d’un collectif, une contre-expertise médicale a été menée et a révélé 27 hématomes et une mort par « suffocation et appui postérieur dorsal ». Une instruction est en cours pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Les policiers impliqués dans ces deux crimes sont toujours en exercice. À Villiers-le-Bel, après la mort de Moushin, 15 ans et Lakhamy, 16 ans renversés par une patrouille de police et les révoltes qui s’ensuivirent, de premiers inculpés ont écopé, eux, de trois ans de prison ferme pour jets de pierres. Lundi 20 juin, c’était au tour d’autres jeunes, dont quatre ont déjà fait deux ans de prison en attendant leur procès, de comparaître en tant que tireurs présumés. Tout cela sur la seule foi de la « parole » de délateurs anonymes payés par la police en cas de condamnation. Face à cette mascarade de justice, plusieurs centaines d’habitants de Villiers-le-Bel se sont rassemblés devant le tribunal de Pontoise.Tous ces collectifs se sont retrouvés à Argenteuil pour dénoncer ces violences policières qui visent avant tout les Arabes et les noirs des quartiers populaires. Pour Amnesty International, « les homicides racistes imputables à la police depuis dix ans ne sont pas des cas isolés ». Des violences qui ne sont pas des bavures se succèdent et constituent une violence structurée, exigeant une coordination entre tous les collectifs.