Jean-François Mortel, notre camarade du NPA 01, a tiré le rideau, a tourné le coin au début du mois d’août. L’histoire nous mord la nuque. On peut dire, nous ses proches, ses copains, ses camarades, qu’il a bien planté ses dents dans l’histoire locale.
Cet illimité militant ne laissait rien passer. De tous les combats, de la LCR au NPA, dans tous les collectifs, depuis les luttes anti-nucléaires, les brigades de solidarité au Nicaragua, jusqu’au soutien aux migrantEs, à la Palestine, dans le Collectif pour l’égalité des droits et contre le racisme... Fer de lance de toutes les initiatives politiques, et de toutes les manifs, pour lesquelles il concoctait des tracts mémorables. À l’entête du NPA bien entendu et sous le titre : La panouille rouge.
La panouille que nous avions tirée pour la grève du 5 décembre 2019 s’intitulait : « Que la fête commence ! » Tout un programme... Mais ce n’était pas vraiment un tract. Non, huit pages, un dossier, 800 exemplaires ! Il avait l’optimisme révolutionnaire, celui qui pense qu’il est possible de changer radicalement la société, de terrasser le capitalisme.
Jean-François fut un acteur majeur, le fédérateur, d’une des plus longues expériences autogestionnaires de ces dernières décennies, au sein d’un centre d’hébergement, loin du contrôle social et de la stigmatisation des plus pauvres. Association atypique qui finit par disparaître après une lutte mémorable et 88 jours de campement devant la préfecture, asséchée financièrement par l’État. Depuis lors, Jean-François consacrait son temps de retraité au combat politique, gérait un hôtel social (Le Temps des Cerises), seule structure survivante de l’ex-association, et un resto associatif (La Canaille). Lecteur assidu, bon guitariste, il s’occupait d’un jardin (La Butte rouge) qui fournissait des légumes au restaurant.
Daniel Bensaïd disait : « Bien sûr nous avons eu davantage de soirées défaites que de matins triomphants. Et à force de patience, nous avons gagné le droit précieux de recommencer ». Il va falloir recommencer sans lui. Il va nous manquer, et manquer au NPA.
Jean-François était le compagnon depuis plus de 30 ans de Carole, maintes fois notre tête de liste aux diverses élections, que nous entourons affectueusement et avec laquelle nous poursuivrons le combat.