Fier de ses origines qu’il rappelait régulièrement, Jean est le fils de Georges, directeur de l’hôpital d’Orléans durant la guerre, membre de la Résistance intérieure puis du Comité départemental orléanais de Libération. Sa mère, Sonia, émigrée d’Arménie, n’a jamais caché ses idées de gauche.
Suivant son frère Édouard, il se rapproche de la Ligue communiste dès le lycée au tout début des années 1970. Militant étudiant, Jean remplit diverses responsabilités au sein de l’organisation et tout particulièrement certaines tâches dites « techniques » – dont l’atelier de sérigraphie – et auxquelles il a donné leurs lettres de noblesse. Ce goût et le soin qu’il a portés à ces tâches ne l’ont jamais quitté.
Il quitte l’université au bout de deux ans et entre à l’hôpital d’Orléans de la Porte Madeleine comme ASH puis AS avant de suivre la formation d’IDE. Il est syndicaliste CFDT et membre de la cellule Santé de la Ligue. Il est de tous les combats menés par les hospitaliers et gagne la confiance et l’estime des personnels et des militants syndicaux qui lui confient au fil des années de nombreuses responsabilités.
Il fut l’un des principaux acteurs de la création de SUD Santé à Orléans lorsque la CFDT désavoua les syndicats de lutte. Ses talents pour la confection de tracts, d’affiches et de banderoles aidèrent puissamment son syndicat national à trouver un style et une audience accrue. Militant syndical infatigable, Jean était aussi un excellent infirmier aux compétences reconnues par le milieu hospitalier.
Ses responsabilités croissantes dans le syndicat ont éloigné Jean de la LCR, dont il est cependant resté un compagnon de route fidèle. Mieux que ça, il a participé à étoffer le site, les mails et les tracts du NPA Loiret, en fournissant des dizaines de dessins sur l’actualité ainsi que de nombreux articles sur la santé et l’hôpital d’Orléans en particulier.
Internationaliste convaincu, Jean a toujours mis ses dons de dessinateur pour fournir des banderoles pour la Palestine, pour les immigrés sans papiers, etc.
Défenseur acharné d’un hôpital public au service des usagers, géré avec la possibilité de veto des représentants syndicaux et des représentants des usagers, Jean avait en horreur les bureaucrates (ceux de l’hôpital et les autres) ! Il menait toujours bataille contre les différents « ordres » (infirmiers, médecins, etc.), créations du régime de Vichy pour casser la représentation syndicale jugée trop revendicative !
Jean était un bon vivant. Il aimait la nature (il a planté des arbres et des fleurs jusqu’à ses derniers jours !), l’océan, la cuisine et le bon vin.
En ces moments de peine extrême, nos pensées vont à Madaly, son épouse, Pierre, Georges et Louis ses enfants, et Édouard son frère.
Il était l’un des nôtres et nous le pleurons comme un frère.
NPA Loiret, le 12 août 2022