Publié le Jeudi 12 novembre 2015 à 07h59.

Rouen (76) : Quatre heures de solidarité avec touTEs les migrantEs

Suite à l’émotion suscitée par le sort horrible fait aux réfugiéEs, deux manifestations ont eu lieu en septembre à Rouen. La première, appelée spontanément par les réseaux sociaux et des jeunes, avait rassemblé un dimanche 400 personnes. La seconde manifestation, émanant du CDLF (comité de défense des libertés fondamentales) et de diverses associations, réunissait 300 personnes avec un fort contingent de Kurdes. Puis le CDLF, qui réunit des partis, syndicats, associations, a été rejoint par de nombreuses associations. Ce regroupement a travaillé à réaliser des documents d’information. Il a également commencé à voir comment interpeller les communes et instances politiques afin de les contraindre à traduire leurs paroles en actes. Enfin il a organisé le forum « 4 heures de solidarité avec tous les migrantEs » samedi 7 novembre. Une réussite. En effet, le forum a rassemblé 300 personnes durant l’après-midi, avec deux tables rondes : une sur les causes de l’immigration, l’autre sur les politiques d’immigration. Réunir et faire travailler toutes ces associations, qui agissent depuis des années chacune dans leur coin et à leur façon, n’a pas toujours été facile. Le fait d’y être parvenu, a remonté le moral de touTEs ces militantEs qui se sentaient jusqu’alors isolés. Et même s’il n’y a pas un afflux de gens mobilisés sur le problème (le nombre assez restreint de participants aux manifestations l’atteste), un élan et une prise de conscience existent et perdurent. Plusieurs dizaines de personnes se sont proposées pour aider concrètement les migrants.

L’autre succès est d’avoir rempli l’objectif d’agir pour et avec « tous les migrants », de ne pas diviser les réfugiés politiques, victimes de guerre, et les migrants économiques. L’assistance reflétait ce mélange, les témoignages aussi. Ceux-ci furent nombreux, divers et bouleversants : un Kurde, une Syrienne, une étudiante, un mineur isolé, des femmes victimes de la prostitution et de violences sexuelles, un couple à la rue avec un bébé... Ces témoignages ont montré l’hypocrisie des discours des gouvernants nationaux et locaux qui continuent la même politique d’exclusion, d’expulsion, de répression et de non-assistance à personne en danger. C’est pourquoi nous n’allons pas en rester là.