Publié le Jeudi 25 septembre 2008 à 17h22.

Compte-rendu du Collectif d’Animation National provisoire du 14 septembre 2008

Le Comité d’Animation National provisoire s’est réuni à Paris ce week-end. L’ordre du jour était très chargé, d’autant qu’il avait été décidé à la réunion précédente, au mois d’août, de faire en sorte que les un-es et les autres puissent éventuellement participer à la fête de l’Humanité et donc que la réunion se tienne sur une seule journée et non sur la totalité du week-end. La quasi intégralité des membres du CAN y ont participé. Les débats ont été riches et productifs, témoignant de la vitalité du processus, de sa diversité mais témoignant aussi des rapports de confiance qui sont en train de se construire et de l’homogénéité des préoccupations qui s’expriment sur les questions principales.

1. La rentrée et les différentes activités et campagnes

La discussion a commencé sur la campagne Poste et sur l’inscription ou non du NPA dans la campagne unitaire en cours de lancement. Le débat a touché plusieurs aspects. Evidemment, la question doit s’inscrire dans l’analyse politique d’ensemble que doit fournir le NPA en tant que mouvement politique. Il n’est donc pas question d’occulter la campagne ayant trait aux salaires et aux conditions de vie, cette question englobant par ailleurs le domaine plus général des services publics : transports, santé, éducation et bien entendu la Poste. D’autre part, il s’agit là, sans s’éloigner du sujet dans des explications alambiquées, de servir les luttes sans que notre activité se résume à un aspect purement parasyndical.

La question plus précise du référendum est dorénavant posée ; nous ne pouvons pas faire l’économie d’une position sur ce sujet. Cependant, les comités de défense de la Poste mis en place dans ce cadre ne doivent pas se limiter ou se centrer sur la question unique d’un hypothétique référendum. La question qui doit les préoccuper est celle de la privatisation dans son ensemble. Ils doivent servir la lutte des salariés, la mobilisation de la population. La question d’un référendum n’est qu’un outil à employer dans ce but, pour donner confiance aux salariés et mobiliser les usagers. A noter que quelques voix se sont prononcées contre l’idée de défendre le référendum, doutant que le référendum puisse nourrir les autres formes de lutte contre la privatisation, redoutant aussi que cela redore à bon compte le blason de la gauche plurielle et, plus grave, que le mécontentement des salariés et des usagers soit canalisé vers des formes d’expression qui échappent aux salariés (tant dans le processus que par le résultat car le référendum pourrait être perdu). En revanche, le consensus est établi sur la question de participer à des comités unitaires contre la privatisation de la Poste.

La question de la Poste est un aspect particulier, à éclairer dans la situation présente, de la question plus large des services publics en général. Nombre de ces derniers sont ou seront visés : privatisation de la Poste, du système de santé, attaque générale contre l’éducation (suppression massive d’emplois et réforme Darcos). Il importe donc de nous mobiliser pour défendre l’ensemble de ces services publics et pour leur reconquête, en sortant du matériel revendiquant l’exclusion de ces secteurs de l’économie de marché et leur gratuité (celle des transports, par exemple). Cela s’inscrit dans une lutte plus large encore pour la défense de nos conditions de vie qui passe également par l’exigence de l’augmentation générale des salaires et de la gratuité des produits de première nécessité.

En définitive, le secrétariat a été mandaté pour élaborer un matériel national sur ces bases et acter la participation au comité unitaire national contre la privatisation de la Poste sous réserve d’un accord sur le contenu de l’appel encore en cours de rédaction. Ceci a été décidé suite à un vote indicatif quant à la participation au comité national unitaire contre la Privatisation de la Poste, révélant une majorité de voix pour (43), une voix contre et onze abstentions. Cette discussion en anticipait une autre, sur le mandat du CAN d’ici le congrès, sur la question de savoir s’il y avait nécessité qu’en plus de mener au congrès et d’aider à construire les comités le CAN engage la signature du NPA. Les discussions se sont mêlées, abordant aussi la question du comment faire, pour finalement aboutir à un positionnement.

2. Légitimité et mandat du CAN, mode de décision, signature du NPA

La discussion sur la légitimité du CAN à prendre des décisions engageant l’apparition nationale du NPA (exemple : question de la mobilisation pour un référendum sur la privatisation de la Poste) part d’une situation est complexe : instance provisoire, désignée, non assise sur des statuts définis collectivement, la CAN a évidemment une légitimité plus faible que celle de la future direction du NPA. Plusieurs sensibilités s’expriment : certain-es préfèreraient prendre systématiquement le temps de consulter les comités sur les questions débattues en raison du souci collectif de démocratie. Parmi ceux et celles-ci une partie considérait au départ que le CAN ne pouvait en aucun cas se positionner en direction provisoire. D’autres pensent qu’être en retard sur l’action de ces comités et ainsi ne pas leur permettre une cohérence nationale quand ceci est nécessaire serait un tort : le CAN doit pouvoir réagir assez rapidement pour suivre l’actualité, cela fait partie de son mandat, qui consiste à animer et conduire le processus. Selon eux, s’astreindre systématiquement en cas d’urgence de l’actualité à une consultation des comités pourrait revenir à la paralysie.

L’accord très majoritaire, au terme de la discussion, s’est fait sur un mode de fonctionnement pragmatique : le CAN ne s’interdit évidemment aucun mode de consultation des comités, tout en étant conscient qu’il ne s’agit pas d’une procédure rapide vu la diversité des rythmes de réunion des comités. D’autre part, lorsque le CAN est amené à trancher sans consultation préalable, cela ne peut concerner que des sujets peu polémiques et, dans ce cadre, seul un accord large au sein du CAN permet une décision, dans la mesure où un large accord dans cette instance large et représentative laisse supposer qu’il y aura également un large accord dans les comités. Le contrôle a posteriori des comités est nécessaire et ces derniers sont de toute façon libre de leur action. Les membres du CAN ont de toute façon des échos des positions dans les comités puisqu’ils en sont membres et y discutent des sujets abordés au CAN.

3. Guerre en Afghanistan

Le secrétariat a signé le texte d’appel après avoir obtenu un compromis entre le Parti Communiste (PCF) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Cet appel n’a pas été signé par la CGT (qui n’avait pas pris part à sa rédaction) ni par la FSU. Celle-ci n’appelle pas non plus à manifester tandis que le POI appelle à manifester sans avoir signé l’appel.

(Un changement significatif : la FSU a changé de position et annoncé jeudi 18 qu’elle appelé à la manif du 20.)

Le texte de cet appel a été envoyé aux comités. Il revient aux structures locales ou régionales du NPA de déterminer les formes d’apparition (cortège, banderole) dans les manifestations.

La prochaine échéance est la réunion du 24 septembre pour la préparation aux manifestations à Strasbourg, à l’occasion de l’anniversaire de l’OTAN en avril.

4. Fichier EDVIGE

Le fichier EDVIGE dépasse tout ce qui avait déjà été fait en matière de fichage. La LCR a participé dès juillet aux réunions unitaires contre ce projet et l’appel-pétition qui en était sorti a reçu un succès énorme, notamment parce que l’inscription d’informations concernant la santé ou l’orientation sexuelle ont mobilisé des associations rares dans ce type de combat (exemple de l’APF)

Le NPA est contre tout type de fichage qu’il s’agisse des informations sur la santé ou la sexualité mais aussi celles relatives à l’activité militante (politique et syndicale). Surtout, l’inscription des personnes « susceptibles de nuire à l’ordre public » dès l’âge de treize est particulièrement dangereuse, liberticide.

Le CAN est unanime quant à se mobiliser contre ce projet. La prochaine échéance est le jour de la Sainte-Edwige, le 16 octobre.

5. Taser

Olivier Besancenot est attaqué en justice par la société Taser. Le procès aura lieu le 20/10, date à laquelle la justice n’aura rien établi concernant l’affaire d’espionnage à l’encontre d’Olivier. Il ne s’agit pas de se mobiliser uniquement pour le défendre mais d’en faire une bataille politique. Sarkozy vient de donner la possibilité d’armer la police municipale de Taser (2 municipalités ont choisi de le faire). Il s’agit d’appeler à un rassemblement unitaire pour demander un moratoire sur les Taser. Une mobilisation associative existe d’ores et déjà, on peut donc symboliquement marquer le coup à l’occasion du procès. Il est nécessaire d’en discuter dans les comités d’ici le prochain CAN. Il faudrait donner la possibilité au secrétariat de celui-ci que le NPA soit présent le 20/10.

6. Campagne de rentrée

Sur la campagne de rentrée du NPA, centrée sur la question de la dégradation des conditions de vie (salaires, prix, transports, santé, plus généralement services publics …) la finalisation (rédaction d’une note pour les comités, définition d’un journée d’action commune début octobre, adoption du matériel …) est confiée au secrétariat du CAN qui se réunira lundi prochain. En effet, la rentrée est déjà entamée et l’on doit agir vite, chaque initiative des comités sera positive. Possible inspiration de l’initiative du comité l’Appel et la Pioche (avec l‘idée d’une préparation plus collective à l’avenir), difficulté de choix d’une date, nécessité de travailler sur de nombreux tableaux (citoyens, entreprises...) et de s’adresser aux autres organisations à l’inverse du PC.

La discussion a fait apparaître des préoccupations parfois différentes. Elles méritent d’être approfondies. On peut en effet envisager cette campagne sous deux angles, complémentaires :

1) Une campagne de visibilité du NPA, où la préoccupation dans le cadre de la campagne est aussi de construire le NPA. Cela peut prendre aussi la bien la forme d’un tract plutôt de type propagandiste dénonçant les méfaits du capitalisme, qu’une intervention plus active, par exemple dans les supermarchés (tout en ayant soin d’associer la population, en essayant d’éviter de se substituer à elle).

2) Une campagne d’agitation destinée à modifier le rapport de force plus global entre les classes, où l’on prend soin de s’adresser à la fois à la population, aux militant-e-s des autres organisations syndicales et politiques (comme OB a commencé à le faire en direction du PCF) et à leur direction, autour de proposition notamment sur les salaires : manifestation nationale et nécessité de faire converger luttes autour de cette question.

7. État des rencontres avec d’autres forces politiques

Pressés par le temps, nous avons convenu qu’un compte-rendu écrit de chaque rencontre serait envoyé le plus rapidement possible. Un point doit être fait lors de la réunion du secrétariat.

8. Carte, utilisation, première diffusion

Le compte bancaire spécifique du NPA a été ouvert le 15/09. Les membres de chaque département sont repartis avec un certain nombre de cartes et une série de numéros à attribuer, en fonction de leurs estimations. Pour les militants ayant déjà cotisé dans le cadre de leur comité, celui-ci détermine comment il prend cela en compte pour la cotisation allant de pair avec la carte. Les militants de la LCR, qui cotisent déjà à cette dernière (laquelle finance en grande partie le NPA), peuvent s’ils le souhaitent prendre la carte à un montant plus bas que celui qui correspond à leur revenu.

Pour les détails voir le mode d’emploi envoyé en début de semaine.

9. Rencontre nationale de novembre et congrès

Quant à la coordination nationale de Novembre, nous avons la volonté que l’ensemble des comités soient représentés mais l’objectif étant une réunion nationale de travail à même de préparer le congrès, et étant donné l’augmentation probable du nombre de comités entre juin et novembre, il faut repenser le format. L’objectif de la réunion est de préparer le congrès de fondation. À la fin de la réunion de novembre, nous devons disposer des textes rédigés à voter en janvier.

Navettes pour les textes :

* 1ère navette après la réunion d’aujourd’hui

* 2ème navette après la réunion d’octobre

Quant à la réunion de novembre, il faudrait 1 délégué-e par comité, deux au maximum 2 délégués par comité si la diversité du comité empêche de se mettre d’accord sur un seul nom ; Plus qu’un mandat, les délégué-es sont chargés de porter la discussion collective qui a eu lieu dans leur comité. Il s’agit d’une réunion de travail, pas de vote.

Modification par rapport au 28,29 Juin : nous ne pouvons cette fois-ci obliger les délégué-es à choisir un thème et ce d’autant plus qu’ils-elles seront le plus souvent seuls pour représenter leur comité. Il est donc proposé, pour chaque point une présentation de l’état des travaux en séance plénière puis une division en plusieurs commissions travaillant sur le même document avec deux rapporteurs pour chaque commission. Ces derniers se réuniraient ensuite tous pour lister l’ensemble des amendements et établir les différentes propositions de textes. Il y aura donc 3 parties à la discussion, une sur chaque document proposé, programme, statuts provisoires, orientation.

La LCR doit se dissoudre et fonder un nouveau parti dans le même temps. La proposition majoritaire consiste en un congrès de dissolution débutant le jeudi précédent le congrès de constitution du nouveau parti. Les délégué-es au congrès LCR non délégués au congrès de fondation npa pourraient assister au congrès de fondation du NPA comme observateurs. De même les délégué-es pour le congrès npa pourraient assister au congrès de la lcr en tant qu’observateurs.

Une minorité de la LCR désirerait un congrès de dissolution plus long, par exemple la semaine précédente.

29 janvier : dissolution de la ligue

30, 31, 1/02 : congrès de fondation du nouveau parti

Quant au congrès du NPA, la LCR serait alors dissoute mais il faudrait veiller à avoir tout de même un équilibre concernant la représentation de l’ex-Ligue au congrès, ce qui sera établi lors des congrès locaux qui auront lieu, eux, avant la dissolution de la LCR.

10. Questions de la commission écologie

Proposition de la commission :

1. organisation d’une conférence nationale sur l’écologie (chargé de travailler sur le programme) 22 et 23 Novembre

2. envoyer un observateur au front de l’Ecologie Radicale

Ces demandes sont renvoyées au secrétariat. D’autre part un point sur les rapports unitaires est prévu à la prochaine réunion du CAN.

11. Travail en commissions

Les commissions travaillant sur chacun des trois textes nécessaires au congrès se sont réunies et ont établi des ébauches qui seront le plus rapidement possible envoyées aux comités pour y être débattues et susciter des propositions de modification. Ces résultats seront retravaillés en commissions lors de la prochaine réunion du CAN pour être à nouveau envoyés dans les comités. Les textes seront finalisés lors de la réunion nationale de novembre et mettront en lumière les points en débat.