Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) est une commune de 80 000 habitants dirigée par le PCF depuis plus de 80 ans, seul, puis en alliance avec le PS et les Verts. Veolia y distribue l’eau, la ville appartenant au Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif).
Entre 2001 et 2008, deux conseillers municipaux LCR n’ont cessé d’interpeller, en séance ou publiquement, la majorité municipale à ce sujet. La réponse disait en substance : « Ce qu’il faut, c’est la nationalisation des grands trusts de l’eau. » Réponse empreinte d’un radicalisme de façade, qui permettait de dégager l’équipe municipale de ses responsabilités politiques sur ce terrain. Une bonne partie de la collecte des ordures a d’ailleurs été déléguée à Veolia…
Malheureusement, en mars 2008, faisant les frais de la guerre PS-PCF, la liste présentée par la LCR a perdu ses deux élus. Le collectif NPA, constitué en avril, a décidé de reprendre à son compte une activité importante sur l’eau. Avec plusieurs associations (Attac, des associations locales, un groupe alternatif dénommé Vagues et ayant deux élus au conseil, les Verts), il a construit un collectif unitaire pour une régie publique de l’eau ; la section du PCF n’a jamais répondu aux sollicitations. Une des élus de Vagues est déléguée au Sedif par le conseil municipal. Aux municipales, ce groupe s’était battu pour que, dans la plateforme du maire sortant, l’exigence d’une régie publique soit inscrite. Ce collectif unitaire a rassemblé près de 1 500 signatures autour d’un texte se prononçant pour la régie publique et demandant un débat citoyen dans la ville. Par ailleurs, une rencontre réunissant 60 personnes a été organisée par le collectif avec Marc Laimé et Jacques Perreux (vice-président du conseil général). Un petit début de réponse a été apporté, puisqu’il semble que le conseil municipal s’apprête à demander à André Santini, président du Sedif, le report du vote pour ou contre la délégation à Veolia, prévu le 11 décembre, le temps qu’un véritable débat public ait lieu dans les communes concernées.
Nous avons aussi constitué une commission « Eau » du NPA Vitry, qui a élaboré un quatre-pages et qui a mis en place une exposition de panneaux sur les marchés et aux portes d’un supermarché. Cela nous a permis d’informer, de sensibiliser une partie de la population sur tous les aspects d’ordre écologique, service public, social de cette bataille pour l’eau. Ce quatre-pages a circulé dans d’autres collectifs, qui l’ont retravaillé. Il a été diffusé lors d’un meeting de la coordination Île-de-France à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Bien sûr, cette commission a participé aussi à la commission « Eau » du NPA Île-de-France.
À côté des actions menées unitairement, dans le cadre d’un collectif pour porter une parole commune, le NPA de Vitry a développé sa propre analyse : en particulier sur la revendication de la gratuité des 100 litres d’eau par consommateur et par jour, ce qui est possible car, en France, seulement 11 % de l’eau sont consommés pour l’usage domestique. Par ailleurs, l’eau est un bien commun de l’humanité, au même titre que l’air qu’on respire. Tout cela a permis un travail de fond de politisation anticapitaliste de la population, tout en assurant la lisibilité et la visibilité du NPA sur notre conception de l’écologie, des services publics et de la démocratie.
La commission "eau" du NPA