Le comité des parents et enseignants contre la fermeture d’une classe à Berrien (voir interview du maire Paul Quémener dans l’Anticapitaliste n°295) a invité Ugo Palheta, professeur, sociologue et militant, à venir parler de l’inégalité scolaire à partir de ses travaux sur « la domination scolaire ».
Ce lundi 22 juin, ce sont donc une soixantaine de personnes – parents, enseignants, éluEs – qui étaient présents pour écouter mais aussi surtout pour comprendre et participer activement au débat pendant 3 heures.
Sans détour, Ugo Palheta a développé avec précision son propos autour de l’inégalité scolaire tout en ajoutant qu’« il est illusoire de prétendre réformer l’école sans s’attaquer aux inégalités sociales, aux inégalités dans le monde du travail ». En évoquant la ségrégation scolaire, l’école des riches et des « pauvres », voire des ghettos, la baisse dramatique des moyens (on en revient vite à la question des fermetures de classe comme à Berrien), les politiques régressives des gouvernements de « gauche » comme de droite, nous sommes arrivés au cœur des préoccupations des participantEs à cette rencontre.
Le débat et les questions/réponses souvent sous forme de témoignages ont abordé les difficultés scolaires, la casse des services publics, dont la santé, les risques de désertification de certains territoires ruraux, mais aussi des pistes pour résister ensemble et travailler à des pédagogies d’émancipation. Au-delà des fermetures de classe, Paul Quémener a insisté avec justesse sur les risques qui pèsent sur les petites communes dont les compétences sont gravement menacées par le projet de loi NOTRE.
Une soirée très enrichissante, politique, qui montre une vraie effervescence démocratique dans cette commune qui a accueilli quelques jours auparavant un débat sur le Tafta puis le compte rendu d’un voyage en Palestine.