Poitiers (Vienne) : invasion du Conseil municipalLundi 25 mars, le Collectif d'initiative citoyenne de défense du Théâtre de Poitiers a envahi le Conseil municipal, afin de prendre la parole et de remettre la pétition signée par plus de 3 200 personnes contre la privatisation du théâtre municipal. Nous étions près de 200, la salle était pleine à craquer, nous sentions bien le maire très mal à l'aise.Au-delà des revendications qui restent inchangées (maintien sous régie publique, concertation démocratique, journée portes ouvertes…), cette étape a aussi permis de montrer ce que défendent les différents groupes au conseil municipal. Rappelons tout de même que la privatisation de ce théâtre fait partie de l'austérité locale que mène la municipalité PS pour réduire les dépenses publiques. C'est donc avec indignation que les 200 manifestantEs ont pu voir les éluEs communistes défendre l'austérité, prétextant une soumission devant « le devoir d'une bonne gestion » et expliquant que l'« on ne fait pas de politique avec des sentiments ». Cela juste avant de faire allusion à « l'Humain d'abord »…Quoi qu'il en soit, il est possible de gagner sur la question du théâtre. Nous voyons bien se créer une véritable opposition à ce projet éminemment politique. Cette opposition rassemble très largement des citoyenNEs, des acteurs du milieu artistique ou encore des partis politiques. Le NPA et son élue Maryse Desbourdes jouent un rôle au conseil municipal et dans la mobilisation, pour une alternative sociale et politique, une opposition de gauche.Alexandre RaguetMartel (Lot) : No gazaran !Après une nouvelle réunion publique à Martel regroupant 40 personnes (une dizaine s'étant excusée), le combat contre le gaz de schiste s'accentue. Après que la demande de rechercher des sources d'énergie de toute nature (schiste, houille) déposée par la société Hexagon (basée à Singapour) a été reconnue recevable par les autorités, le collectif, créé en janvier, multiplie les initiatives. Ce collectif regroupe des militants politiques, associatifs, écologiques ainsi que des habitantEs de la région ( retraitéEs, actifs, préhistoriens, géologues, commerçants, paysans, etc.) et a la sympathie d'une bonne partie de la population. Il commence à recevoir le soutien de personnalités comme Bruno Masure et Patrick Sébastien. La pétition, lancée en février, regroupe déjà des centaines de signatures et continue de circuler largement sur les marchés et les commerces. Six réunions publiques sont prévues dans les petits villages, souvent avec le soutien des maires. Ainsi la première, organisée à l'hôpital Saint-Jean le 29 mars a regroupé 70 personnes avec le soutien du maire qui avait fait distribuer le tract à tous les habitantEs. Une grande réunion va avoir lieu à Martel en mai. Des banderoles sont installées sur les principaux axes routiers avec le soutien des agriculteurs. L'ensemble des éluEs de la région va être interrogé par les militants du collectif. France 3 est venu faire une émission spéciale à Martel, et les médias locaux, presse et radio, sont aussi présents. La position très conciliante du maire donne lieu à de nombreux commentaires critiques. L'inquiétude est d'autant plus grande que les premiers camions vibreurs destinés à sonder les sols ont fait leur apparition. Mais la volonté de se battre est présente. Comme disent quelques habitantEs, « ils vont savoir qu'on est une région de résistance ». Cerise sur le gâteau, les Renseignements généraux sont sur la piste et s'inquiètent de ce collectif « sorti de nulle part, sans chef ». Un collectif qui fait tant d'agitation. La mobilisation continue.Correspondant Poitiers (Vienne) : une première initiative sur l'écosocialisme réussieMardi 2 avril, 65 personnes – jeunes, plus anciens, beaucoup de camarades d'Amérique latine et notamment du Brésil – sont venues participer à la réunion publique sur l'écosocialisme avec Michael Löwy. C'était une première pour Poitiers : une initiative publique sur l'écosocialisme organisée par le NPA, le Parti de gauche, la Gauche anticapitaliste et les Alternatifs.Cette réunion a été l'occasion de revenir sur les différentes crises écologiques, leurs niveaux, les inquiétudes qu'elles distillent, mais aussi leurs combinaisons avec les crises sociales et économiques. Il s'agit donc d'une crise systémique, une crise profonde. Mais nous avons aussi discuté de sujets concrets. Par exemple, nous sommes tous tombés d'accord pour dire que la transition vers l'écosocialisme peut commencer maintenant. Pas besoin d'attendre la sortie du capitalisme pour sortir du nucléaire ou pour imposer les transports publics gratuits, ces combats quotidiens qui font aussi partie du large combat pour l'écosocialisme.Plus concret encore, nous avons longuement débattu sur la possibilité de mettre en place des transports publics gratuits à Poitiers. Des interventions intéressantes ont précisé qu'il fallait lier à cette revendication celle d'un nouvel urbanisme, afin de de réduire les écarts entre domicile et lieu de travail. Mais cela doit aussi passer par une baisse drastique des prix des loyers en ville pour rester proches des activités économiques, culturelles et sociales.Ce fut donc une rencontre prometteuse, tant sur la qualité de l'intervenant qui n'est plus à démontrer, que sur la richesse du débat. De bon augure dans l'optique de la création d'un large rassemblement d'opposition rouge et vert à l'austérité, au consumérisme, à la pauvreté, à la pollution et aux replis identitaires. Mais cela n'est qu'un début, qui peut se poursuivre par une victoire à NDDL, ou encore sur la LGV Poitiers-Limoges. L'optique des municipales et d'un large front anti-austérité pour une alternative à gauche doit aussi nous motiver, toutes et tous, notamment pour avancer sur la question des transports gratuits.A.R.