Celles et ceux qui fréquentaient l’université de Rennes au moment de la lutte contre le CPE en 2006 se souviennent tous de Lucie Moitel.
Militante de Sud étudiant, elle pouvait galvaniser une AG de plusieurs milliers de jeunes, et le président de l’université tenta par la violence de lui arracher le micro… Ces images se sont fracassées pendant l’été 2007 dans un terrible accident de voiture.
Après un long coma, paraplégique, Lucie ne se résigna pas pour autant. Elle lutta avec acharnement pour récupérer physiquement et mentalement, pour surmonter les obstacles que lui opposait son propre corps. En 2009, elle adhéra au NPA49 naissant et s’investit au niveau national dans la commission handicap, par le web, mais aussi par sa présence physique, comme en 2010 lors de l’université d’été de Port-Leucate. Dans son fauteuil roulant, elle participait aux Marches de fierté angevines ou aux manifestations contre la réforme Sarkozy des retraites. À la longue, elle parvint même à gravir seule les marches de l’escalier étroit qui menait à notre salle de réunion…
Pourtant, fin novembre 2010, submergée par le désespoir, elle se jeta par la fenêtre de son studio. Devenue tétraplégique, elle fut alors confrontée pendant de longs mois à l’inadaptation des structures d’accueil. Le 6 novembre dernier, après une nouvelle pneumopathie, elle a décidé qu’il fallait mettre fin à sa survie médicalisée. Durant l’ultime entretien qu’elle donna à ses proches, elle s’interrogeait encore sur l’avenir d’une force anticapitaliste unifiée face à la poussée des idées xénophobes et fascistes…
Lucie est restée jusqu’au bout une militante dans l’âme. Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre est de poursuivre son combat, notre lutte. On lâche rien ! Le NPA 49 adresse un salut fraternel et solidaire à sa famille, à celles et ceux qui l’ont connue et aux camarades de la Commission Handicap en particulier.
Ses camarades du NPA49