Gilbert Marquis vient de mourir à l’âge de 84 ans, mon camarade et ami depuis 1950...
Il adhère à 20 ans au Parti communiste internationaliste, le PCI, la section française de la IVe Internationale, au retour d’une brigade de travail en Yougoslavie, après la rupture de Tito d’avec Staline. Sa référence constante à l’autogestion trouve ses racines dans ce moment.
Ouvrier à l’usine Chausson de Gennevilliers, puis de Meudon, il devient permanent syndical CGT à la Fédération des métaux de Seine-et-Oise. Avec sa gouaille et son insolence, il est de ceux qui savent dire son fait au patron, et entraîner les ouvriers de son atelier. À contre-courant politiquement en ces temps de domination du stalinisme, mais jamais isolé.
Dans les débats du mouvement trotskiste à partir de 1952, Gilbert soutient les positions de la majorité de l’Internationale, faisant le choix de l’entrisme dans le mouvement réel, le PCF en France. Adhérant dans ces conditions au PCF, il en est exclu en 1958 à la suite des mesures contre le bulletin d’opposition interne « Tribune de discussion ».
Pendant la guerre d’Algérie, il est l’un des animateurs de l’activité de soutien au FLN menée par le PCI. À Jeune Résistance, organisation clandestine qui faisait du travail dans l’armée, il noue des relations politiques avec un jeune militant des Jeunesses communistes, Alain Krivine.
Après l’exclusion en 1965 de la IVe Internationale de Michel Pablo, Gilbert devient l’un des principaux animateurs en France du courant dit « pabliste », participant successivement à l’AMR, au PSU, à l’Alternative rouge et verte... Suite à l’autodissolution de ce courant, il rejoint un court moment la LCR en 1993.
Ne renonçant jamais à vouloir changer le monde, son ouverture à tous les mouvements d’émancipation est la marque de son engagement militant.
Salut camarade !
Henri Benoîts
Militant au PCI depuis 1944, ancien Renault à Billancourt, Henri Benoîts est aujourd’hui militant du NPA.