Militant associatif, bien connu des militants du 95 et de Paris 13e. Epuisé par sa maladie, Jacques nous a quitté ce matin de 1er janvier, au levé du jour. Un compagnon de route, depuis toujours.En mai 68, il participait aux AG à la Sorbonne. Il vouait, depuis ces jours, un profond respect à Alain (Krivine) : un des seuls à se faire entendre dans ce vaste capharnaüm, se rappelait-il. Il avait eu ensuite maille à partir avec l’Éducation nationale au début des années 70. À l'époque, racontait-il, il avait suivi les avis de Daniel (Bensaïd) sur la marche à suivre dans son combat contre l'administration. Ce qui l'avait fait partir de nombreuses années, en Tunisie.Compagnon de route, militant, il n'avait jamais été membre ni de la LCR ni du NPA. Il croyait absolument que la révolution jaillirait. En historien, il assurait que pour aucune d'elle, personne ne pourrait ou n'aurait pu prévoir par quoi se produirait l'étincelle. Il prétendait qu'il était trop libertaire pour adhérer. Pour autant, il suivait la LCR, puis le NPA, persuadé que nous ne serions pas très loin du foyer, là où il faudrait être…Militant, passionné, disponible pour les sans-papiers. Il l'a été, sans discontinuité, sans compter. Plus que tout autre. Sachant nous reprocher de pas être suffisamment à la hauteur. Nous l'aimions, pour cela, aussi, parce que nous savions qu'il nous aimait.Ami… drôle et chaleureux, il partageait ce qu'il appréciait : le Pessac Leognan (blanc), les huîtres, les arbres, son étang et la forêt. Il s'en va, dans son Morvan, près de sa mère et de son père, dont il disait qu'il y pensait tous les jours. Son regard, sa moustache nous hantent. Nous penserons à lui.Christophe Armen
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