Notre camarade Pierre nous a quitté(e)s le 31 juillet. Toute sa vie fut marquée par le militantisme. Sa famille, de « bons socialistes de gauche » comme il aimait à le préciser de nos jours, le trainait tout gamin dans les manifs parisiennes (années de la guerre d’Algérie, lutte contre la peine de mort, lutte antiraciste,…). Il se retrouva en 1ère année de médecine à Paris en 1968, dans une fac rue des Saints-Pères, réputée des plus réactionnaires qu’il vit à cette époque ornée d’un drapeau rouge ! Ce fut la période de son engagement au FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) avec une AG par semaine aux Beaux-Arts. Il connut alors la 1ère gay pride, une mini manif de 10 participant(e)s à St Germain des Prés. Le FHAR comptait à peine 10 % de femmes et n’avait que de rares contacts avec le MLF.
Dans les années 75-80, Pierre exerçait comme praticien psychiatre dans l’Allier et y créa un petit groupe mixte homosexuel « les Cyclawomen » qui a principalement œuvré à la prévention contre le SIDA, leur principal slogan étant « Attention, le SIDA prend aussi le TGV ». Côté professionnel, il participa à la mise en place de la psychiatrie de secteur et en était fier et très satisfait. Il exerça ensuite à Eu en Seine Maritime où il mit en place dans un bar une sorte de café philosophique où se côtoyaient des publics assez éclectiques (médecins, cheminots, écolos, militants PCF, CGT et extrême gauche).
En 2006, il revient dans le Jura dans le petit village de Menetru-Le-Vignoble où sa famille parisienne séjournait régulièrement depuis toujours. Il apprend alors qu’il est atteint d’un cancer et subit une greffe totale du foie. Malgré sa maladie, il se remet au travail 6 mois après dans un institut médico-éducatif, il y restera 5 ans. Fin 2008, enthousiasmé par l’appel d’Olivier Besancenot et son projet politique, il rejoint pour la première fois un parti, le NPA. Il militera dans le comité de Lons-Le-Saunier tant que ses forces le lui permettront jusqu’en été 2012.
Il nous laissera à tou(te)s le souvenir d’un ami militant indigné, révolté et toujours prêt à se mobiliser contre cette société injuste, pour un projet clairement anticapitaliste.
NPA 39