La chasse aux parrainages pour la candidature de Philippe Poutou, c’est un marathon de longue haleine, dans lequel nous sommes lancés depuis le mois de mai...
Mis à part un certain nombre d’éluEs qui ont renouvelé leur promesse de parrainage, comme ils/elles l’avaient déjà fait en 2012 pour Philippe Poutou, voire pour certainEs en 2007 pour Olivier Besancenot (2002 même pour quelques-unEs...), la réponse la plus fréquemment entendue est « Je ne sais pas quoi faire, repassez plus tard ! » Une réponse qui peut parfois dépiter les militantEs (surtout quand elle arrive après une discussion intéressante), puisque cela veut dire des « tournées supplémentaires » à effectuer, et donc des centaines de kilomètres, de nouvelles journées, pour décrocher les 500 parrainages dont nous avons besoin pour avoir le droit de faire entendre, à travers la voix de Philippe, les idées du NPA. Mais pourtant une réponse profondément sincère qui exprime clairement le désarroi des éluEs locaux face à l’arène politicienne qui ressemble, chaque jour un peu plus, à un champ de ruines.
Et c’est bien cette situation politique instable et mouvante qui rend la candidature du NPA plus nécessaire et utile, et qui la rendra également possible quand les éluEs vont prendre la mesure de la Bérézina aussi bien de la droite institutionnelle que de la « gauche » qui se veut de « gouvernement » et de leur incapacité à ne serait-ce que limiter la montée électorale de l’extrême droite.
La route est encore longue mais...
En effet, pour nombre de maires de petites communes rurales qui se situent à droite sur l’échiquier politique, le spectacle des primaires – où les candidatEs à la candidature, tous et toutes sur le terrain de l’identité nationale, rivalisent de projets de destruction des services publics – est une catastrophe. Car pour celles et ceux qui doivent répondre quotidiennement aux conséquences de la casse des services publics qui marginalisent et enclavent un peu plus la population rurale, il est évident que moins d’enseignantEs, moins d’hôpitaux de proximité, moins de service postal, et la perspective de transformer les privéEs d’emplois en auto-entrepreneurs innovants, est le plus court chemin pour faire monter encore le FN.
Quant aux éluEs de gauche, la débâcle gouvernementale qui mène à l’implosion du PS les livrent à eux-mêmes. Nous ne sommes plus du tout dans la situation d’il y a cinq ans, lorsque les conseils départementaux et régionaux tenus par le PS (en alliance ou pas avec le PCF et EÉLV) mettaient la pression sur eux afin d’empêcher l’expression de petits candidatEs de gauche à la présidentielle qui se préparait. La détermination des militantEs du NPA à se faire entendre dans cette campagne peut faire écho à leurs convictions profondes, galvaudées et trahies par les gouvernements Hollande depuis 2012. Enfin, les tergiversations du PCF qui multiplie les conférences pour décider de ne pas trancher, laissent en suspens les éluEs qui lui sont proches. Et lorsqu’elle tombera, la décision finale nourrira de nombreux mécontentements. D’où l’enjeu d’engager dès maintenant avec ces éluEs des discussions qui pourront déboucher sur des parrainages.
Alors, les routes sont longues, souvent sinueuses dans les campagnes, mais nous avons toutes les raisons de penser que nous pouvons franchir cette étape des signatures, obstacle encore plus antidémocratique, quand on voit le spectacle lamentable offert par tous ces guignols qui, eux, n’auront pas le moindre effort à faire pour obtenir leurs parrainages...
Cathy Billard