Le CPN du week-end dernier, le deuxième depuis le congrès, était centré autour de deux grandes questions : prendre en compte les évolutions dans la situation sociale et politique depuis le recours au 49-3 par le gouvernement pour faire passer la loi Macron, les élections départementales et la journée du 9 avril, et la discussion sur la mise en application des décisions du congrès concernant les élections régionales et la présidentielle.
Une résolution politique a été adoptée par 58 % des camarades, rassemblant des camarades des anciennes plateformes 2 et 6, des courants A & R et CCR, ainsi que de la plateforme 5. Elle part des effets dévastateurs de l’offensive des classes dominantes à l’échelle internationale, dont témoignent en particulier les drames des migrantEs, résultat de la misère, des guerres entretenues par les grandes puissances, de la mise en concurrence à l’échelle internationale des travailleurs et de l’indifférence cynique de l’Union européenne. La politique du gouvernement Valls-Hollande participe de cette offensive pour le compte des intérêts égoïstes de la bourgeoise française. Elle déconsidère l’ensemble de la gauche et ouvre la voie à la droite et à l’extrême droite, comme en témoignent les élections départementales, expression sur le plan politique d’une dégradation du rapport de forces et de la montée des idées réactionnaires.
Préparer l’affrontementAu centre de nos discussions, les voies et moyens pour construire une opposition ouvrière et populaire au gouvernement contre la droite et l’extrême droite, pour donner une suite à la journée du 9 avril, et ouvrir une perspective au regain militant qui s’y est exprimé. C’est dans cette perspective que nous abordons la journée de grève contre la réforme des collèges du 19 mai. De façon plus générale, nous nous fixons l’objectif de travailler à la coordination des militantEs et équipes militantes dans les syndicats pour construire un courant « lutte de classe » en leur sein. Face à l’offensive du gouvernement et du patronat, les anticapitalistes et les révolutionnaires ont des responsabilités importantes pour donner une perspective au mécontentement comme aux luttes dispersées, une perspective indépendante des tractations diverses à gauche du PS pour tenter de mettre sur pied une nouvelle union de la gauche. Cela se combine avec le souci de construire l’unité des salariéEs et de leurs organisations pour engager la riposte. C’est dans cette perspective que nous envisageons aussi notre intervention dans le cadre des échéances électorales à venir.Les camarades de la position 1 ont choisi de rédiger leur propre résolution, pensant plus juste de mettre l’accent sur la nécessité d’une démarche unitaire en vue d’une « résistance sociale et politique ».
Nos difficultés face aux électionsLa discussion sur les modalités de mise en œuvre de la motion adoptée au congrès sur les échéances électorales n’a pas permis d’aboutir à une position regroupant largement pour les régionales de décembre. Ces difficultés renvoient aux difficultés actuelles de notre organisation qui a du mal à sortir de sa crise pour se donner les moyens de sa politique. Au cœur du débat, le nerf de la guerre, l’argent, ainsi que la difficulté à mettre en œuvre une politique de rassemblement des anticapitalistes et des révolutionnaires, cela alors que Lutte ouvrière a déjà annoncé sa volonté de se présenter et que l’orientation des différentes composantes du Front de gauche rend impossible tout accord. Cette discussion se poursuivra lors du prochain CPN fin juin.Sur la présidentielle, 59 % du CPN se sont prononcés pour commencer à mettre en place notre dispositif afin de nous donner les moyens d’être présents en 2017, moyens financiers et politiques.
Débattre et mieux nous organiserDeux discussions importantes étaient aussi à l’ordre du jour. La première sur la situation dans l’État espagnol, Podemos et la politique de nos camarades d’Anticapitalistas. Par ailleurs le CPN a décidé de répondre positivement à la demande du groupe IZAR, qui s’est constitué suite à l’exclusion de camarades d’Anticapitalistas en Andalousie, d’avoir des relations politiques avec le NPA.Dans le cadre de la préparation de la mobilisation contre la COP 21 en décembre à Paris, une discussion a eu lieu sur les questions du réchauffement climatique.La motion sur l’organisation de la discussion « Stratégie et programme » a été adoptée à la quasi- unanimité, ainsi qu’une motion sur notre participation aux marches des fiertés.Le CPN a aussi adopté une motion sur les questions de fonctionnement dont la mise en application dépend de notre capacité à travailler ensemble tout en assumant les divergences et débats.
Yvan Lemaitre