Publié le Dimanche 27 novembre 2016 à 08h13.

CPN :  Mettre toutes les forces dans notre campagne présidentielle

Le CPN des 19 et 20 novembre a acté une bascule de l’organisation dans la campagne de notre camarade Philippe Poutou. Recherche des parrainages et popularisation de notre candidature sont maintenant nos priorités absolues.

Cela n’exclut pas de participer aux mobilisations. En effet, ce sont elles qui donnent à notre candidature de l’énergie, une dynamique, et notre campagne a aussi comme priorité de donner une visibilité aux luttes.

Nous avons donc discuté de la situation politique et sociale, ici, aux États-Unis avec l’élection de Trump, des mobilisations dans la santé, l’éducation prioritaire ou contre les licenciements, avec le souci de les lier à notre campagne.

Un objectif

Notre campagne veut contribuer à reconstruire une voix pour les exploitéEs, « une nouvelle représentation ». Comme le dit la partie 4 du texte (adoptée par 78 % des votants, des camarades ne prenant pas part au vote), « L’élection de Trump et les scores du FN sont des avertissements qui montrent l’urgence pour les exploités de défendre leurs intérêts politiques, l’urgence d’agir, de militer. Il est temps que les travailleurs et la jeunesse s’organisent pour défendre leurs intérêts jusqu’au bout, se représentent eux-mêmes. C’est vrai dans les luttes, dans les grèves, dans le combat pour les faire converger vers un mouvement d’ensemble. (…)

À travers la candidature de Philippe, nous popularisons nos mesures pour l’avènement d’une démocratie en rupture avec ce qui existe aujourd’hui : suppression de la fonction présidentielle, rotation des mandats, révocabilité, rémunération au salaire moyen, proportionnelle ». Au-delà, il s’agit bien d’« inventer une nouvelle société qui planifie démocratiquement les réponses aux besoins de la population ».

Des axes

Une large majorité (94 % de pour, des camarades ne prenant pas part au vote sur l’ensemble du texte) a aussi décidé des autres « piliers » à dégager en ce début de campagne.

Un premier concerne « la réquisition, pour l’appropriation sociale des secteurs clés de l’économie » notamment dans « l’énergie, les banques et les entreprises ». Cela se conjugue avec des revendications plus concrètes : « la nécessité démocratique que les travailleurs et la population mettent leur nez dans les affaires des capitalistes (livres de compte, secret bancaire, des affaires, secret militaire…) et l’objectif d’une planification démocratique de l’économie. Cette proposition se combine avec celles de l’interdiction des licenciements et des contrats précaires, du partage du temps de travail et la création massive d’emplois dans les services publics pour éliminer le chômage et avec celle d’un salaire minimum à 1 700 euros net. »

De plus, nous défendons « un internationalisme assumé », face au large consensus des partis institutionnels pour « l’identité nationale ». Nous refusons les discours nationalistes, le racisme, l’islamophobie, mais aussi le carcan de l’Union européenne et les guerres impérialistes.

Le troisième axe concerne la « défense des droits démocratiques contre le tournant autoritaire du pouvoir, marqué, avec l’état d’urgence, par une intensification de la répression policière, judiciaire, que les candidats à la présidentielle, au PS, à droite et l’extrême droite, promettent déjà de systématiser. »

Une urgence absolue, les 500 parrainages

Notre campagne s’adresse « largement à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés ces derniers mois. […] Nous les invitons à participer à cette campagne et au-delà à construire avec nous une force politique anticapitaliste pour la transformation révolutionnaire de la société, la reprise en main par les exploités et les opprimés de leur propre destin. »

Mais il y a un obstacle décisif : l’obtention des parrainages administratifs. Cet obstacle antidémocratique nous oblige à faire la démonstration, devant plusieurs milliers de maires qui ont bien d’autres préoccupations, de notre légitimité. Cette recherche des parrainages est une priorité absolue pour les militantEs. Elle peut être proposée à nos sympathisantEs.

Nous voulons donner une voix aux exploitéEs, défendre leurs intérêts de classe et refuser les divisions. « De ce point de vue, notre campagne est d’autant plus importante que nous serons quasiment les seuls à vouloir faire entendre cette voix. » Permettre son existence en obtenant les parrainages est une nécessité.

Antoine Larrache