Lundi 9 janvier avait lieu à Dax (Landes) le procès de Jon Palais, militant « faucheur de chaises ». Il était poursuivi par la BNP pour avoir participé en octobre 2015, dans le cadre d’un mouvement national pour dénoncer l’évasion fiscale, au fauchage de 14 chaises dans une agence parisienne de la banque… 196 chaises au total avaient alors été réquisitionnées dans différentes agences, avant d’être remises à la police lors d’une « cérémonie » en février dernier.
Mais le procès de Jon Palais a été transformé en celui de la BNP et de l’évasion fiscale par les 2000 militantEs venus le soutenir tout au long de la journée. Avant la manifestation devant le tribunal, nous étions dès le matin près de 500 personnes serrées pour assister à la table ronde, largement médiatisée, qui réunissait les candidats à la présidentielle Philippe Poutou, Yannick Jadot (EELV), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), la candidate de la « primaire citoyenne », ainsi que des représentantes de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon.
Bonne nouvelle !
Une table ronde au cours de laquelle tous les intervenants se sont insurgés contre l’évasion fiscale, dénonçant les liens étroits entre personnel politique et représentants des banques, le verrou de Bercy qui a tout pouvoir pour bloquer les poursuite en justice concernant la finance… Philippe Poutou s’est lui réjoui de l’unité en soutien à Jon Palais et aux militantEs, tout en rappelant à ceux qui disaient sur le ton de l’évidence « nous sommes d’accord à 98 % » qu’il y avait de nettes divergences entre ceux qui ont été membres de gouvernements ou alliés du PS et ceux qui militent contre le capitalisme, convaincus que seule l’intervention du monde du travail et de la population peut défendre les intérêts collectifs face à la finance, posant en particulier la question de l’expropriation des banques, de la constitution d’un monopole public bancaire. Une intervention largement applaudie et à laquelle ont fait écho dans le débat plusieurs interventions de militantEs.
Une journée de contestation du pouvoir et de la finance qui s’est terminée par une assez bonne nouvelle : la réquisition du procureur demandant la relaxe pour « l’emport » de chaises et la non-application de peine pour le refus d’empreintes digitales et de prélèvement ADN. Un premier vrai succès et un encouragement, en attendant le verdict… et le procès à venir d’autres militantEs.
Correspondant