Le Conseil politique national qui s’est déroulé le week-end dernier avait à son ordre du jour la préparation de la conférence nationale qui se tiendra les 19 et 20 mars pour décider de notre orientation et de notre candidatE pour l’élection présidentielle de 2017.
Il a aussi discuté de la situation politique après les élections régionales, sous l’état d’urgence, et fait le bilan de la mobilisation qui a eu lieu à l’occasion de la COP21.
Urgence sociale et démocratique
La discussion sur la situation politique s’est en fait centrée sur la question de la mise en perspective des différents éléments qui déterminent la situation après les attentats et les régionales pour définir une démarche globale du NPA, avec en toile de fond le débat qui devait suivre sur notre orientation pour la présidentielle.
Si nous partageons de nombreux points de convergence, des divergences se formulent sur la façon dont nous envisageons la place et le rôle du NPA. L’appréciation de la politique du gouvernement, l’évolution accentuée vers un État fort comme instrument de l’offensive contre les travailleurs et la population, la droitisation des forces politiques institutionnelles qui nourrit le FN, la dénonciation de la guerre, ou la solidarité avec les migrantEs, la lutte contre le racisme, sont des points d’analyse communs qui nous réunissent dans nos interventions...
Face à cette offensive réactionnaire, il s’agit de décréter l’état d’urgence sociale et démocratique, pour que la colère sociale s’exprime malgré les mesures d’intimidation et la répression comme celle qui vient brutalement de frapper les Goodyear. La journée du 26 janvier, où les fonctionnaires sont appelés à la grève, en sera l’occasion.
La résolution majoritaire souligne l’idée que, face à l’effondrement de la gauche, à la désagrégation du Front de gauche, il est indispensable de « rassembler les anticapitalistes et les révolutionnaires autour d’une stratégie claire.» La nouvelle représentation des classes exploitées que nous cherchons à construire passe par la construction d’un « parti des travailleurs, anticapitaliste et révolutionnaire, regroupant des militants issus de traditions diverses, (...) en particulier en nous adressant à Lutte ouvrière, à Alternative libertaire, et à d’autres organisations qui se situent sur le terrain des idées révolutionnaires. »
La motion minoritaire insiste sur l’idée que cette représentation politique ne peut naître que des convergences au sein du mouvement social, dans les mobilisations et les luttes contre le gouvernement, et que le NPA doit en être le moteur.
Une nouvelle génération
Pour des camarades, si la mobilisation à l’occasion de la COP21, mascarade qui n’a débouché sur rien de tangible, a été un moment important, le NPA n’a pas su réellement s’approprier cette question. D’autres ont souligné l’importance de ne pas se contenter de construire la mobilisation mais d’y intervenir pour y défendre nos idées.
à travers ces mobilisations, une nouvelle génération se mobilise et se politise, autour de la question du climat mais aussi de la résistance contre les grands projets inutiles (Notre-Dame-des-Landes, Sivens, Bure, No TAV, etc.). La dernière manifestation contre l’offensive gouvernementale contre Notre-Dame-des-Landes en est l’illustration.
Le lien avec la question sociale est illustré par l’affaire Renault qui montre que la question écologique s’invite partout et que les organisations ouvrières ne peuvent l’ignorer.
Trois plateformes pour la CN
La discussion autour de la préparation de la conférence nationale s’est déroulée dans la continuité du débat sur la situation politique, autour des mêmes divergences de fond. Cela a abouti à la constitution de 3 plateformes : la plateforme A autour du texte « Pour une candidature du NPA pour la présidentielle de 2017 » (36 voix), la B autour du texte « Rassembler le NPA dans une campagne anticapitaliste » (13 voix), et la C autour du texte « Une candidature du NPA pour construire une représentation de tous les exploitéEs et les oppriméEs » (31 voix).
Et une commission a été élue pour discuter des modalités de désignation de notre candidatE.
Par ailleurs, le CPN a adopté une motion sur l’organisation d’un week-end féministe et le renouvellement de la commission nationale d’intervention féministe. Il a fait le bilan de la souscription, bonne mais en deçà de nos objectifs, ce qui nous oblige à poursuivre une politique de restriction budgétaire...
Avec ce CPN, la perspective de rassembler nos forces pour nous donner les moyens de faire face aux échéances à venir, pas seulement sur le terrain électoral, prend forme. à travers les discussions pour la CN de mars, l’enjeu est d’engager une véritable dynamique.
Yvan Lemaitre