Cinquième ville d’Île-de-France, Montreuil est une ville solidement ancrée à gauche. Ici, la droite arrive rarement au second tour, l’extrême droite est quasi absente, alors que le tissu militant (notamment associatif) et les milieux alternatifs y existent.
Un maire PCF, un député insoumis, le siège national de la CGT, celui du NPA et l’imprimerie Rotographie : Montreuil, un îlot d’anticapitalisme ? Si c’est probablement le souhait d’une partie importante de la population, ce n’est absolument pas la réalité.
Une certaine idée de la gauche
Nombre de services publics sont toujours délégués au privé ; la municipalité de gauche plurielle (du PS à la FI et Ensemble autour du maire « communiste » Patrice Bessac) a attaqué les acquis sociaux du personnel communal ; des mal-logéEs ont été expulsés de leurs squats, y compris en plein hiver ; un soutien factice à des travailleurEs immigrés logés dans un foyer insalubre s’est terminé par le tri de ses habitantEs en fonction de leur situation de locataires ou non (relogement de ceux qui avaient un contrat de bail, abandon des autres).
La ville subit aussi une gentrification qui s’accélère avec les projets de Grand Paris : la hausse hallucinante des prix du logement (loyers comme acquisitions) déplace des populations, avec le départ des classes populaires en banlieue plus lointaine et l’arrivée de « classes moyennes » qui quittent un Paris trop cher. Les inégalités se creusent entre les quartiers prisés par les nouveaux arrivants, et ceux qui restent très populaires car relégués loin au second plan, avec des cités qui se délabrent, des services publics qui dysfonctionnent ou ferment. Un sentiment d’abandon se développe légitimement.
Dans la dernière période, la municipalité sortante n’a participé en aucune façon au mouvement de grève en défense des retraites : aucun soutien au personnel communal, aucun versement aux caisses de grève, aucune aide logistique. Comme toujours, juste un affichage d’une banderole sur la mairie, une simple (im)posture.
Regroupement anticapitaliste
À l’automne, le NPA de Montreuil a sollicité les autres organisations de la gauche anticapitaliste (UCL, LO, POID) afin de constituer une liste unitaire d’opposition de gauche à la majorité sortante, pour défendre fidèlement les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs et porter leurs revendications. Mais aucune des forces contactées et rencontrées n’a voulu de cette unité anticapitaliste.
Dans les semaines suivantes, les militantEs du NPA ont largement contribué à construire et à animer le mouvement de grève à partir du 5 décembre et notamment l’AG interpro Montreuil-Bagnolet. Sollicités par des militantEs non encartés de cette structure, nous avons lancé un appel « Montreuil rebelle, au service des résistances » fin décembre, pour « mettre la ville au service des luttes et des intérêts des classes populaires ». Des militantEs de la grève et des Gilets jaunes ont répondu présents. La liste aurait pu être plus diverse encore, mais un accord qui semblait se dessiner avec des militantEs des quartiers populaires n’a pu aboutir. Désormais, c’est « Montreuil rebelle, au service des luttes populaires », une liste née dans la lutte actuelle contre Macron et son monde, et par des rencontres enthousiasmantes, qui mène une campagne qui résonne de toutes nos luttes.
Une campagne courte mais nouvelle et novatrice, qui part des préoccupations des habitantEs de la ville pour ancrer une perspective anticapitaliste globale. Répondre de façon cohérente aux trois urgences vitales et simultanées du moment, démocratique, sociale et écologique, voilà la raison d’être de Montreuil rebelle, un regroupement anticapitaliste appelé à perdurer et à se développer.
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