Publié le Mercredi 12 octobre 2016 à 21h41.

Peu importe la source tant qu’on a le prélèvement... (épisode 1)

Parlons d’argent. Du vôtre. Et il intéresse l’État. C’est l’une de ces mesures qui sont censées « simplifier la vie des Français » et que le gouvernement s’est enfin décidé à mettre en œuvre. Mais attention, juste après l’élection présidentielle ! Pas question de devoir en assumer le bilan et la philosophie...

Cette mesure qui devrait, comme sur tant d’autres sujets, « moderniser une France en panne », c’est le très à la mode prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Mais avant d’en venir à cette grande nouveauté annoncée pour 2018, rappelons deux ou trois bricoles.

Disons d’abord que l’impôt sur le revenu est en droit le plus égalitaire des prélèvements, tant par la source prélevée que par sa progressivité. N’écoutez pas les petit guichetiers éditoriaux de l’idéologie libérale matinale. Le meilleur impôt n’est pas celui qui « prélève peu à tout le monde », cet impôt « acceptable et indolore »... pour ceux qui ne le paient pas ! Non, le meilleur impôt est celui qui vous appauvri d’autant plus que vous êtes riche.

En cela, la TVA est le prélèvement le plus inégalitaire... et donc, logiquement, le plus apprécié par la bourgeoisie. La TVA, c’est tout à la fois le vieil État douanier-parasite qui vous « taxe » (plus qu’un clope...), et l’État marchand fétichiste qui ne « voit » que l’échange, source de la valeur c’est bien connu. Car la TVA est en fait très élevée, son taux est fixé de manière contestable, mais surtout elle pèse uniquement sur les prolétaires consommateurs, dont les plus pauvres ne peuvent pas se permettre de payer impunément 5, 10 voire 20 % de taxe sur n’importe quoi. Le riche raisonne en valeur relative et en valeur d’échange car il investit : peu importe l’objet, quel pourcentage vais-je perdre ou gagner ? Le pauvre raisonne en valeur absolue et en valeur d’usage car il survit : en comptant mes pièces, le compte y est-il pour acheter ce dont j’ai besoin ? Rajouter 20 euros à une addition de 80 euros, c’est donc beaucoup... car 20 euros c’est beaucoup !

Suite au prochain épisode... En attendant, et avant d’être trop dégoûtés par notre système fiscal, sachez qu’il existe une niche fiscale pour les anticapitalistes : le don à NPA Souscription. Eh oui, 66 % de votre don peut être déduit de votre éventuel impôt sur le revenu. Cela veut dire que moyennant un petit effort de trésorerie, vous pouvez donner trois fois plus que prévu. Bon sang, c’est diabolique. Bon sang c’est dialectique...

Sylvain Madison

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