Publié le Mercredi 16 mai 2018 à 13h13.

Théo, que nous appelions aussi Romain

Une vie de militant ouvrier, communiste, trotskiste, internationaliste.

Notre camarade Théodore Topolanski est mort le 30 avril dernier des suites d’un cancer. Né en 1937 d’une mère allemande et d’un père polonais disparu à Auschwitz en juillet 1942, lui, sa sœur et son frère furent cachés dans la Sarthe jusqu’à la Libération. À partir des années 1950, Théo fréquenta les jeunesses du Bund, organisation social-démocrate juive, qui se disait marxiste, internationaliste et se positionnait contre le sionisme. Mais le rôle de la social-démocratie devint clair pour lui quand, en 1956, la SFIO intensifia la guerre en Algérie. Théo rejoignit le petit groupe trotskiste issu de « l’Union communiste ». 

Désormais connu sous le nom de Romain par ses camarades de Voix ouvrière, il s’embaucha dans différentes usines, dont il se fit successivement licencier pour ses activités militantes. En 1966, il entra à la Polymécanique de Pantin (93), une usine de 1 500 ouvriers produisant les moteurs des mobylettes. Il aida à y démarrer la grève en Mai 1968 dès les premières manifestations étudiantes puis, en 1971, anima une grève de 36 jours, victorieuse, dirigée démocratiquement par un comité de grève. Ses camarades de travail appréciaient non seulement son savoir-faire, mais sa chaleur et sa faculté d’écoute. Sans oublier son sens intraitable de la dignité qui en imposait même aux patrons.1

Romain savait comme personne faire partager son expérience aux jeunes générations. Bon nombre doivent leur formation et leur culture à ce grand lecteur. Il fut de ceux qui constituèrent la Fraction de Lutte ouvrière en 1996, devenue en 2009 la Fraction l’Étincelle du NPA. Il faisait partie ces dernières années du comité NPA de Limoges.

 

  • 1. Pour plus de détails sur son parcours et les péripéties de la grève de la Polymécanique de 1971, se reporter à la brochure qui lui est consacrée, auprès des camarades du NPA de la fraction l’Étincelle.