Les 26 et 27 juin, la conférence nationale présidentielle du NPA décidait de la candidature de Philippe Poutou pour l’échéance de 2022. Nous déclinerons chaque semaine des éléments de programme de la campagne. Premier épisode : l’emploi et les conditions de travail.
Le chômage, la précarité, la pauvreté n’ont pas cessé dans la période récente, mais pas pour tout le monde, puisque les plus riches, eux, ont continué de s’enrichir et le nombre de milliardaires a même augmenté. Face à cette situation sociale désastreuse, Macron entend amplifier ses politiques antisociales en voulant nous faire travailler plus, en s’attaquant aux plus précaires en voulant par exemple mettre en œuvre sa réforme de l’assurance chômage au plus tôt. Dans les semaines et les mois qui viennent, le NPA et son candidat à la présidentielle Philippe Poutou mettront les exigences sociales au cœur de leur programme. Parmi elles, le droit de chacunE d’avoir un emploi stable et bien rémunéré.
Interdire les licenciements
Il faut interdire les licenciements, tous les licenciements, en enlevant aux patrons le droit exorbitant d’avoir pouvoir de vie ou de mort sociale. Les emplois doivent cesser d’être une variable d’ajustement pour le maintien des profits. Le statut des salariéEs des entreprises privées doit être refondé. Le droit de licenciement doit être supprimé. En cas de diminution de la production, le temps de travail doit être réduit sans perte de salaire ; en cas de modification de la production, l’entreprise, le groupe, la branche doivent être responsables de la continuité de l’emploi du salarié, en assurant son salaire, la poursuite de sa carrière et de sa formation. Il faut reporter la responsabilité totale d’une suppression de poste du salarié sur le patronat. Un fond de financement mutualisé, financé par le patronat, doit, dans tous les cas, permettre le maintien des salaires par-delà les aléas de telle ou telle entreprise. Il faut instaurer une responsabilité pleine et entière des emplois du secteur par les donneurs d’ordre, par l’entité patronale collective.
Travailler moins pour travailler touTEs
Le chômage, la précarité explosent mais les patrons et le gouvernement n’ont qu’une obsession : nous faire travailler plus, repousser l’âge de la retraite. L’emploi est un droit qui doit être garanti à toutes et tous. Il faut donc ajuster la durée hebdomadaire à l’emploi et pas l’emploi aux profits. Une réduction massive du temps de travail sans augmentation des cadences avec embauches correspondantes et sans perte de salaire, permettra de partager le travail pour travailler toutes et tous. Un rapide calcul montre qu’en réduisant le temps de travail à 28 h hebdomadaires, il serait possible de faire disparaître l’ensemble des chômeurEs de la catégorie A. Une réduction massive du temps de travail permettra également de dégager du temps pour vivre.
En finir avec la précarité
Les patrons et les gouvernements successifs ont encouragé les emplois précaires et à temps partiel. Ils signifient par définition statut précaire, salaire partiel, retraite partielle. Et cette précarité frappe prioritairement les jeunes, les femmes, les travailleurs et travailleuses d’origine étrangère. Pour le NPA, la précarité, sous ses différentes formes, doit être interdite. Tous les contrats précaires doivent être convertis en emplois statutaires ou en CDI. Les temps partiels doivent être convertis en temps plein sur simple demande des salariéEs concernés. L’intérim n’a aucune utilité sociale mais représente une source de profits énormes sur le dos des salariéEs, et doit être interdit tout comme les différentes officines privées de placement, pour que soit créé un véritable service public de l’emploi.
Vivre, pas survivre
Il y a urgence à augmenter tous les revenus et minima sociaux de 400 euros net. 1 800 euros net, c’est le minimum pour vivre correctement dans les conditions actuelles d’organisation de la société, ce minimum doit être garanti à toutes et tous, jeune ou à la retraite, actif ou privé d’emploi, personne valide ou en situation de handicap. Les jeunes figurent parmi les premières victimes de la crise sanitaire. Face à cette situation désastreuse, nous revendiquons une allocation d’autonomie pour touTEs les jeunes de 16 à 25 ans à hauteur du SMIC pour permettre à tous et toutes de vivre et se former librement.
Un affrontement social et politique
Imposer le droit à l’emploi garanti pour toutes et tous, c’est retirer aux patrons le droit de licencier, et donc remettre en cause leur pouvoir de gérer impunément toute l’économie et les conditions de vie de la population. Pour imposer de réelles avancées sociales et bloquer les attaques patronales, il faudra donc lutter, prendre nos affaires en main, nous rassembler !