« Il n’y a pas d’argent magique » : jamais avare de formules aussi détestables que révélatrices de son ethos de classe, ainsi parla Macron le manager en l’an de disgrâce 2018, en réponse à un soignante ulcérée de la destruction de l’hôpital public. Nous serions cyniquement tentés donner raison à Manu, pour autant qu’on le prenne au mot.
Après tout, « l’argent » ne sort effectivement pas de nulle part. La question est bien de savoir d’où il provient, qui le génère, puis le retient ou le distribue, mais aussi pour quoi, pour qui, et comment. La bourgeoisie domine. Elle dépense ou thésaurise donc quand cela lui sert et lui sied. Non productrice, elle ne raisonne qu’en termes de flux d’entrée-sortie, si possible augmenté au maximum du mystique profit. Ainsi en va-t-il de son « économie ».
Ne compter que sur nos propres forces
Mais nous savons quant à nous que seulEs les travailleurEs produisent de la valeur et « l’argent » qui en découle éventuellement. Voilà pourquoi « Tout est à nous, rien n’est à eux » ! Mais en attendant d’avoir tout (re)pris à la bourgeoisie, nous nous devons d’être indépendants d’elle à tous points de vue, et en particulier de son État et de ses nombreux appareils.
Certes, nous profitons aussi des brèches offertes par le système quand elles sont légales et assumables. Mais il en va ainsi pour un parti anticapitaliste dans toutes les dimensions de son expression, de son apparition et de son organisation : ne compter que sur ses propres forces.
Voilà pourquoi le NPA ne finance son activité que par les dons et les cotisations qu’il reçoit. Certes, le NPA fait profiter ses donateurEs et cotisantEs d’une déduction fiscale. Certes, le NPA serait ravi de pouvoir profiter à nouveau de l’aide financière de l’État si ses résultats aux législatives le lui permettaient. Mais jamais ces facilités n’ont remis en cause sa capacité et sa détermination à vivre sans l’aide de l’État bourgeois. Jamais les considérations financières n’ont présidé à nos choix politiques, électoraux en particulier.
Équilibre des finances très précaire
Voilà pourquoi, comme chaque fin d’année, notre campagne de souscription est vitale pour nos finances. Environ un tiers de nos dépenses est ainsi couvert. Les dons récoltés iront directement alimenter nos dépenses courantes dans les premiers mois de l’année prochaine : impressions en tous genres, déplacements, loyers, impôts, taxes, assurances, locations de salles et de matériel, salaires et cotisations, fournitures diverses, honoraires d’avocats, d’expert-comptable, de commissaires aux comptes, etc.
En 2012, le NPA a perdu le bénéfice de l’aide publique d’État car ses résultats aux législatives de l’époque ont été insuffisants. Depuis lors, l’équilibre de ses finances est très précaire. L’indépendance face à l’État, si l’on peut, se paye au prix fort. Certaines années, il a fallu des recettes exceptionnelles comme des legs pour combler le déficit et ne pas sombrer. En 2020, ironie de l’histoire, ce sont à l’inverse des « économies forcées » qui nous ont permis de joindre les deux bouts. Et oui, le Covid a été paradoxalement bénéfique pour nos finances en réduisant fortement nos dépenses d’impression, de déplacement et d’apparition. Mais redisons-le : les dépenses qui n’ont pas eu lieu n’ont pas fait gonfler notre compte en banque. Elles ont juste permis de ne pas passer dans le rouge !
Comme d’autres, le NPA est une organisation utile à notre camp social dans la lutte de classe : dans la rue, les lieux de travail et d’étude bien sûr, mais aussi dans les urnes quand c’est possible et nécessaire. Lui faire un don est l’une des formes de soutien que vous pouvez lui apporter ! Nous comptons sur vous !