La CN a pour objectif de créer les conditions de la présence du NPA à la présidentielle autour d’un texte d’orientation politique rassemblant le plus largement possible, base politique pour choisir parmi nous la ou le camarade le mieux à même de le porter avec une équipe de porte-parole.
L’essentiel, et le cœur de la discussion, aurait dû être la question du programme que nous voulons défendre, la discussion que l’ensemble des fractions avait refusée après en avoir adopté le principe lors du CPN de juillet dernier.
La P2 et la P4, ensemble dans le regroupement 3-4 octobre, ont préféré faire de cette CN un ersatz de congrès. Leur déclaration à l’issue du dernier CPN annonçait que la CN devait enregistrer la rupture avec le CCR. Leur premier objectif est atteint. Le départ du CCR est l’aboutissement, quoi que nous pensions de leurs méthodes antidémocratiques et proclamatoires, d’une politique de scission-exclusion engagée en juillet dernier par la 2 et la 4 contre les fractions. Et maintenant la P2 poursuit sa politique, imposer son orientation quoique n’ayant pas la majorité, en imposant son candidat.
Indépendance de la gauche institutionnelle
Une telle démarche s’oppose à toute politique de rassemblement. Il est évident que Philippe Poutou ne peut être le candidat d’une politique indépendante de la gauche de la gauche, de LFI, pour porter une voix de classe indépendante des institutions, tant politiques que sociales.
Pour tenter de dépasser ce clivage, nous avions avancé l’hypothèse de la candidature d’Olivier Besancenot, qui, lui, ne symbolisait pas l’alliance avec LFI, avec une équipe de porte-parole. Cette proposition a été repoussée, dont acte mais ce refus est politique. La 2 comme la 4 et les trois porte-parole veulent imposer au NPA une politique qui s’inscrit dans la perspective des recompositions ou plutôt des décompositions dans la gauche de la gauche, en particulier pour l’après Mélenchon.
Il y a là un profond désaccord politique.
En réponse au piège institutionnel, le contrôle des travailleurEs sur la société
Partout, cette politique menée par la IV est un échec. Elle est une impasse et surtout ne répond pas aux besoins du mouvement ouvrier. Nos axes de campagne doivent intégrer les bouleversements engendrés par la faillite du capitalisme, dont la pandémie est une des manifestations, l’impasse historique dans laquelle il est.
Nous devons travailler à une critique socialiste du capitalisme pour le contrôle des travailleurEs sur l’économie et la marche de la société, pour la transformation révolutionnaire de la société.
Répondre au drame du chômage, de la précarité, des conditions de vie, le besoin d’une politique de santé, lutter contre le risque de pandémies et répondre à la crise écologique, lutter pour les droits démocratiques, contre le racisme et la menace de l’extrême droite, en finir avec le patriarcat, l’ensemble de ces questions convergent vers la nécessité de libérer la société du carcan de la propriété privée capitaliste, de la concurrence et de la course au profit. Le lien entre les besoins du monde du travail, de la population, des femmes, des jeunes, c’est la nécessité d’un autre mode de production, une autre façon de produire, le socialisme, le communisme.
Nous rassembler
Une telle orientation est incompatible avec une politique s’inscrivant dans une recomposition-décomposition de la gauche.
L’obstination de la 2 à vouloir imposer son orientation politique en imposant le porte-parole qui y est le plus engagé publiquement à travers l’alliance avec LFI aux régionales risque d’ouvrir une nouvelle étape de la crise du NPA. Dans ce contexte, nous pensons qu’Isabelle Larroquet, travailleuse de la santé, infirmière, militante syndicale serait une candidate en mesure de rassembler mais nous voyons bien que la discussion est piégée par le jeu des fractions. Surmonter les difficultés créées par l’obstination de la 2 passe par le dépassement des clivages pour nous rassembler le plus largement possible autour d’une orientation d’indépendance vis-à-vis de la gauche de la gauche.
C’est la seule façon de sortir du piège dans lequel la 2 et la 4 voudraient nous enfermer, au final, une campagne sans candidat, ouvrant la porte au vote pour JLM. Pour notre part, nous ne serons pas abstentionnistes et, si nous ne parvenions pas à surmonter nos divisions pour avoir notre propre candidatE, le NPA soutiendra Nathalie Arthaud.