Les votes des militantEs du NPA ont donné plusieurs indicateurs clairs. Le premier, indiscutable : celui de la volonté que le NPA soit présent à l’élection présidentielle. Le deuxième est la vitalité de notre organisation : malgré plusieurs mois de débats très durs, en particulier de calomnies de la part du CCR, malgré le confinement et les difficultés de la situation politique, le NPA rassemble plus de 1 700 membres, et le niveau de tension interne a baissé avec le départ du courant entriste que constituait le CCR. Troisième indicateur : la plateforme 2 est arrivée nettement en tête et les camarades constituant le regroupement « 3-4 octobre », favorables au rassemblement de l’organisation pour construire un vrai parti, ouvert, et pas une somme de fractions, ont rassemblé plus de 50 % des voix. Le texte présenté par la PF2 a été voté majoritairement dans les assemblées générales locales. Et, bien qu’une légitime préoccupation de renouvellement de nos porte-parole se soit exprimée, y compris de notre part, force est de constater que la seule candidature qui ressort pour la présidentielle est celle de notre camarade Philippe Poutou.
Nous rassembler en discutant du fond
Ces résultats nous donnent la responsabilité de rassembler l’organisation. En effet, le contexte politique, malgré les mobilisations, reste difficile, les élections régionales ont encore montré la faiblesse des courants alternatifs à la gauche institutionnelle et le poids très important de la droite et de l’extrême droite.
Nous avons donc besoin de toutes les forces de l’organisation pour créer une dynamique pour lancer la campagne présidentielle, obtenir les parrainages, développer nos idées, construire. Cela ne peut se faire qu’autour des idées qui sont de fait largement majoritaires dans l’organisation, même si elles s’expriment de façons variées :
– La nécessité d’une riposte du monde du travail, de la jeunesse, des oppriméEs, pour faire face à Macron, à l’extrême droite, au patronat, la popularisation des luttes sociales, faire en sorte que les exploitéEs et les oppriméEs s’organisent pour peser dans le rapport de forces et se regroupent pour exprimer politiquement leurs intérêts de classe ;
– La défense d’un programme anticapitaliste, écologiste, féministe, internationaliste, pour l’égalité des droits, face à la classe dominante, à la crise économique, écologique et sanitaire, un programme démocratique, avec notamment le partage du temps de travail et l’interdiction des suppressions d’emplois, la réquisition des grandes entreprises de l’énergie, du secteur médical…
– La nécessité de construire un parti anticapitaliste, pour la rupture révolutionnaire avec ce système, s’appuyant sur les mobilisations, qui dépasse le NPA, en s’adressant à toutes celles et ceux qui partagent cette perspective, dans les collectifs de lutte, dans les organisations comme en dehors, et toutes celles et tous ceux qui sont révoltés par le capitalisme. Un parti prêt à discuter avec les courants du mouvement ouvrier mais gardant son indépendance vis-à-vis des institutions et de la gauche institutionnelle.
La campagne que nous voulons a pour but de populariser et de mettre en œuvre de telles idées, largement partagées dans l’organisation. Une déclaration doit être écrite lors de la conférence nationale, en cherchant à rassembler autour des compromis nécessaires pour que cette orientation s’exprime très majoritairement en conclusion de cette CN.
Nous rassembler autour de la candidature de Philippe Poutou
Des camarades estiment qu’on ne devrait pas présenter de candidatE. D’autres qu’il faudrait changer, pour des raisons variées, d’orientation, de profil, pour féminiser, renouveler, être davantage liés aux luttes de ces derniers mois. Ces préoccupations sont respectables mais, à quelques jours de la CN, force est de constater qu’aucune autre candidature n’a réellement émergé, capable de mieux exprimer ce que nous voulons dire dans cette campagne.
La candidature de notre camarade Philippe Poutou est une bonne candidature. Philippe est un ouvrier licencié, au chômage, ayant été identifié comme un opposant farouche à la droite et à l’extrême droite, un camarade dont beaucoup de travailleurEs nous disent « Il est comme nous ». Légitime en dehors de nos rangs après deux campagnes présidentielles, il nous représente, et nous voulons qu’il soit entouré de camarades porte-parole, afin de construire une campagne collective.
Nous souhaitons qu’une équipe de campagne pluraliste soit mise en place à l’issue de la CN. Mais nous insistons sur le fait que si nous voulons construire une campagne collective, pour tenter de dépasser nos désaccords, cela signifie que les différents courants de l’organisation ne peuvent persister dans une démarche d’autoconstruction et doivent totalement se tourner vers la construction de la campagne commune.
Les réunions nationales du NPA peuvent produire des effets contradictoires : soit approfondir les désaccords, dans une dynamique qui risquerait de mener à un échec de la campagne présidentielle ; soit, au contraire, une recherche d’un accord large susceptible de résorber les conflits internes en se positionnant par rapport à la réalité qui nous entoure, donner une nouvelle chance au NPA de se relancer autour d’une campagne dynamique, tournée vers l’extérieur, posant les bases de son dépassement.