Les dernières AG de préparation de la conférence nationale (CN) du NPA se tiennent à l’heure où nous écrivons, les premiers résultats apparaissent.
Un parti militant et vivant
Plus de 1 200 militantEs ont pris part aux débats, quasiment autant qu’au dernier congrès. Ce maintien de nos effectifs après plus d’un an de confinements et au lendemain du départ du CCR est un premier constat heureux. Un résultat qui traduit la déconnection entre l’activité bien réelle des comités à la base et une direction qui, faute de centraliser cette activité, faute de perspectives politiques, insiste toujours plus sur la « crise » du parti que sur les moyens de la surmonter.
Le NPA est bien vivant comme parti militant révolutionnaire. Depuis son congrès de février 2018 il s’est renouvelé, notamment dans le mouvement des Gilets jaunes et la grève contre la réforme des retraites. Il a recruté de nouveaux membres, jeunes et travailleurEs gagnés dans cette situation politique polarisée par la montée de l’extrême droite et de l’autoritarisme étatique au service des patrons d’un côté, le renouveau à l’échelle mondiale de la lutte des classes et des soulèvements populaires de l’autre. Une polarisation que la pandémie a encore aiguisée – et qui nous place devant la responsabilité et la possibilité de ne plus seulement maintenir mais renforcer l’outil révolutionnaire qu’est le NPA.
Cela impose de saisir toutes les occasions pour défendre notre programme de lutte anticapitaliste et révolutionnaire, notamment dans les élections, ce que nous n’avons quasiment pas fait depuis la présidentielle de 2017.
Rompre le front politique avec la gauche
Le fait de ne pas occuper ce terrain a poussé une fraction du parti à des alliances électorales, donc programmatiques, avec la FI. Ces alliances n’ont fait que confirmer le fossé qui nous sépare des appareils de la gauche, même dite « radicale ». Fossé sur le programme (mention spéciale à la demande de subventions au patronat « sous conditions » mise en avant en Occitanie), fossé sur les moyens d’obtenir les mesures avancées (par des élus, d’où des revendications qui se sont limitées aux prérogatives des régions !), fossé aussi sur l’attitude face aux partis du pouvoir (hypothèse d’une fusion au second tour avec le PS en Occitanie).
Et tout ça pour quoi ? Où est la « dynamique » promise ? Les 5 % sont à peine dépassés ! La FI va servir de force d’appoint de la gauche. Un rôle qui lui sert à préserver ses quelques positions institutionnelles : elle vise donc à une fusion avec le PS et les Verts en Île-de-France au second tour, fusion déjà assumée dès le premier tour ailleurs.
Il faut rompre avec cette orientation d’alliance avec la FI qu’ont portée Philippe Poutou et Olivier Besancenot, qui ne permet ni de maintenir le minimum de clarté politique, ni de s’adresser à de larges masses, ni même de discuter avec les militantEs combatifs de cette gauche. C’est ce que propose la PF5, deuxième texte le plus voté à cette CN, à quelques dizaines de voix de la PF2.
Pour une candidature qui assume ses couleurs
Bien que modestes, les scores de LO indiquent le maintien d’un courant d’extrême gauche avec 320 000 voix, concentrées dans les quartiers et villes populaires, soit autant qu’aux régionales de 2015 malgré la poussée de l’abstention. À notre initiative, le NPA avait appelé à voter LO. Ces résultats confirment l’existence d’un courant d’extrême gauche qui devrait être capable de se tourner vers les classes populaires qui décidément refusent les scénarios qu’on voudrait leur écrire à l’avance, d’en haut, entre autres le ralliement à des politiciens de la gauche institutionnelle pour échapper à une « droitisation » et polarisation entre RN et En Marche. Les régionales ont été une gifle pour Macron et une déconvenue pour le RN. Arguments supplémentaires en faveur d’une candidature du NPA aux présidentielles, avec un profil radicalement opposé aux calculs de la gauche.
Une très large majorité de la CN s’est prononcée pour cette candidature, avec une forte demande de renouvellement générationnel et politique parmi nos candidats potentiels et porte parole. Une motion a été adoptée dans ce sens et des militantEs d’entreprises et/ou jeunes, reconnuEs dans leurs milieux pour leurs idées émancipatrices et leur investissement dans des luttes, se sont proposéEs pour nous représenter. Il faut aller au bout de cette démarche, non pas pour un saut vers l’inconnu, mais pour un saut quantitatif et qualitatif dans le renforcement du NPA comme outil pour la construction d’un parti révolutionnaire.