L’idéologie néofasciste du RN gagne du terrain, renforcée par la droite et les gouvernements Macron qui reprennent sa politique en matière d’immigration, notamment avec la loi asile immigration, initiée par Darmanin et votée en décembre 2023, grâce à la droite et à l’extrême droite.
Cette loi accumule les obstacles à la régularisation, multiplie les OQTF d’une durée de trois ans, augmente le nombre d’expulsions. L’objectif proclamé est de « rendre la vie impossible aux migrantEs », de les pourchasser et de les faire passer pour des délinquantEs. Pour Retailleau, ce n’est pas suffisant ! D’après lui, il faut une nouvelle loi encore plus répressive, notamment attaquer avec cette politique.
Les changements véritables dépendent de nos mobilisations. Le 18 décembre est une étape dans la construction d’un front uni de résistance, contre la loi Darmanin, contre l’offensive anti-migrantEs et contre la menace de l’extrême droite.
Dans de nombreuses villes du pays se préparent des actions le 14 ou le 18 décembre. L’unité la plus large est plus que jamais nécessaire même si elle n’est pas toujours facile à réaliser. Par exemple à Paris il y a trois cadres avec des appels différents. Heureusement ils sont parvenus à s’entendre sur l’organisation d’une manifestation commune le 14 et d’un meeting commun le 18 décembre. Le nombre d’initiatives convergentes, d’associations, de syndicats, d’organisations, augmente et c’est encourageant.
Combattre les politiques anti-migrantEs
Non l’immigration n’est pas un problème, c’est une chance. Le fantasme développé par l’extrême droite d’une « invasion étrangère » est démenti par les chiffres. Rendre les étrangers responsables des maux socio-économiques, c’est masquer les causes profondes des inégalités et des injustices en reprenant tous les préjugés racistes. Pour les plus défavoriséEs, c’est se tromper d’adversaire et encourager leurs pires ennemis.
On ne peut pas accepter que les flots ramènent sur nos côtes les corps de celles et ceux qui sont rejetéEs par l’Europe forteresse qui s’est pourtant enrichie et gavée sur le dos des pays colonisés. La faute est systématiquement rejetée sur les passeurs. Ils profitent certes mais ils ne sont pas la cause première de ces drames. La responsabilité principale est la fermeture des frontières.
Les exiléEs venuEs chercher la protection à laquelle elles et ils ont droit, sont renvoyéEs, au mépris du droit international. Des personnes qui travaillent, étudient, vivent avec nous, sont maltraitées, accusées de délinquance. Des femmes, des enfants, des mineurEs isoléEs sont laissés sans abri à la rue.
Beaucoup de citoyenEs dans ce pays ne supportent plus les discriminations, les maltraitances, les exclusions, le racisme qui tue et divise, les morts à nos portes, en mer, aux frontières, les familles à la rue. Rester indifférent revient à laisser se développer la déshumanisation de la société, les atteintes aux libertés fondamentales, dont le droit à la vie et le devoir d’assistance à personne en danger.
L’occasion de se faire entendre
Elles sont nombreuses à s’engager. Des militantEs associatifs accompagnent, aident les migrantEs, se battent pour leur régularisation, contre les expulsions, pour la scolarisation et la prise en charge des mineurEs non accompagnées. Des syndicalistes se battent pour la régularisation des travailleurEs sans papiers. Des profs des écoles et des parents d’élèves s’organisent en comité de soutien, occupent des écoles pour mettre à l’abri des familles avec enfants à la rue. Des collectifs de sans-papiers luttent courageusement pour l’obtention d’un titre de séjour.
Toutes ces énergies doivent se retrouver dans la rue lors de cette journée internationale des migrantEs. C’est l’occasion de manifester pour :
– l’égalité des droits : l’accès pour toutes et tous à la santé, à l’école, au logement, à un travail légal et un salaire, au droit de vote ;
– la régularisation de tous les sans-papiers ;
– l’abrogation de la loi Darmanin, de la loi Kasbarian-Bergé et pour l’application de la loi de réquisition des logements vides ;
– l’annulation de toutes les lois racistes du pacte migratoire européen, du règlement Dublin ;
– la liberté de circulation et d’installation.
Julie Piedra