Publié le Dimanche 5 mars 2017 à 09h50.

Des services publics de qualité pour touTEs !

Quand les services publics sont défaillants, les femmes en paient quatre fois le prix...

Tout d’abord pour leurs propres besoins. Ensuite parce qu’alors ce sont les « solidarités familiales » qui sont activées, donc le travail gratuit des femmes. Elles en paient également économiquement le prix, que ce soit en devant payer pour un service qui n’est plus socialement pris en charge ou en tant que salariéEs du secteur public, où les femmes sont nombreuses et d’autant plus dans les emplois à bas salaires.

Et force est de constater que la prise en charge socialisée des besoins est en recul... Ainsi, la santé est particulièrement attaquée : celle-ci doit devenir rentable, il faut maximiser les investissements en concentrant les centres hospitaliers, en augmentant le nombre de prises en charge par lit et par an, en augmentant le temps de travail des personnels, etc. Dans cette logique, et peu importent les besoins, le nombre de maternités en France a été divisé quasiment par trois ces quarante dernières années, passant de 1 369 en 1975 à 518 aujourd’hui… Cela avec des durées moyennes de séjour qui ont aussi diminué (de cinq jours en moyenne actuellement alors qu’elles étaient de huit jours en 1975). Les restructurations hospitalières touchent également les centres IVG, et en une dizaine d’années ce sont 130 établissements de santé pratiquant l’interruption volontaire de grossesse qui ont fermé. Pour les femmes, il en résulte de réelles difficultés à accéder à l’IVG dans les délais, avec aussi de grandes disparités géographiques.

Pour le développement et la gratuité de la socialisation des tâches

La prise en charge des enfants relève encore très majoritairement des femmes. Ce sont elles qui jonglent entre horaires de travail salarié et horaires d’école. Et l’on sait que le fait d’avoir des enfants joue pour beaucoup dans les carrières des femmes. Dans un couple hétérosexuel, ce sont les mères qui réduisent, voire arrêtent, leur activité professionnelle pour prendre en charge l’éducation des enfants. Et c’est d’ailleurs dans un objectif d’égalité femmes-hommes que François Hollande avait engagé un plan de création de 275 000 nouvelles places d’accueil des jeunes enfants, dont 100 000 en crèche. C’était déjà presque deux fois moins que la promesse électorale qu’il avait faite lors de la primaire socialiste de 2012 (500 000 nouvelles places). Las, aujourd’hui, ce chiffre n’est pas atteint, et il reste toujours aussi difficile (et coûteux) de trouver une solution de garde pour les enfants de moins de trois ans.

Ce sont aussi très majoritairement les femmes qui pallient les manques de services publics pour les personnes âgées et/ou dépendantes. Ainsi, ceux que l’on appelle les « aidants familiaux » sont à 75 % des femmes, et elles y consacrent en moyenne cinq heures par jour...

Il faut que cesse la destruction des services publics. La seule solution juste et égalitaire est au contraire le développement et la gratuité de la socialisation des tâches. Cela passe notamment par un véritable service de la petite enfance, le développement de structures et services publics pour les personnes âgées et/ou dépendantes, et un service public de la santé de qualité et accessible à touTEs.