Début 2016, le gouvernement Maduro a publié un décret dit de « l’Arc minier de l’Orénoque », qui confierait 112 000 km2, soit 12 % du territoire national, à des dizaines de multinationales étrangères...
Celles-ci (chinoises, russes mais aussi occidentales comme la Gold Reserve canadienne) y exploiteraient or, diamants, fer, coltan, bauxite et autres minéraux. Ce texte suscite une vive opposition des militants révolutionnaires vénézuéliens, que ceux-ci s’affirment favorables ou défavorables à l’Assemblée constituante.
Ce projet contredit l’affirmation de souveraineté nationale sur les sous-sols, proclamés dans la Constitution promulguée au moment de l’accession d’Hugo Chávez au pouvoir.
L’Arc minier de l’Orénoque doit son existence légale à son statut de « zone économique de développement national », déclinaison vénézuélienne de la « zone économique spéciale » chinoise, dérogeant à l’impôt, au droit du travail…
Toujours l’extractivisme...
Ce projet est nocif pour les salariés mais aussi pour les dizaines de communautés indigènes qui vivent sur ces terres depuis des siècles. Derrière ce projet, on constate le maintien du paradigme extractiviste dans les perspectives du gouvernement, paradigme à l’origine de la crise économique actuelle, accentuant la dépendance au pétrole, négligeant la diversification des sources de revenus, enfermant l’humanité dans une logique de court-terme.
Si l’opposition néolibérale critique radicalement le projet d’Assemblée constituante, elle ne désapprouve pas l’Arc minier de l’Orénoque, partageant sur le fond avec le gouvernement Maduro le projet de dépossession des terres des indigènes, d’exploitation des travailleurs et de prédation de l’environnement.