Publié le Lundi 8 février 2016 à 12h04.

« I fascisti fora ! »

« Les fascistes dehors ! » Les manifestations racistes des 25, 26 et 27 décembre dernier ont été largement inspirées par l’activité des groupes fascistes apparus au cours des dernières années. Le fait que le FN ait obtenu 4 élus lors des élections territoriales, est à prendre en considération, d’autant qu’il suit le score de plus de 30 % enregistré par Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2012.

La fachosphère se compose de trois tendances : le FN qui, sans activité militante de terrain en dehors des élections, joue la carte de l’institutionnalisation. Le Bloc identitaire qui tente de s’implanter. Les groupes néofascistes qui se réclament de la lutte de libération nationale.

Si le FN, tout en étant un parti de notables, recueille des voix populaires, les deux autres tendances influent particulièrement sur des jeunes, dont beaucoup sont en voie d’aculturation sur fond de déshérence sociale. Pêle-mêle se retrouvent au cœur de la vermine fasciste des intégristes catholiques, quelques syndicalistes du STC, des nostalgiques des courants irrédentistes d’extrême droite, des animateurs de groupes de supporters de foot et des responsables d’une association de parents d’élèves... Un courant qui se revendique clairement du national-socialisme et dont les liens avec l’internationale noire sont prouvés, tente de fédérer ces tendances qui veulent concurrencer le FN, tendances qui reprochent aux lepénistes leur nationalisme français…

Un danger minimisé

Trois éléments concourent à ouvrir des perspectives à l’ensemble des courants néofascistes. Les politiques d’austérité poursuivies par le pouvoir en place, affectent durement une société qui compte déjà plus de 50 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté1. Le rejet de ce gouvernement dit de gauche par les couches populaires trouve son expression, non pas dans les luttes sociales, mais au mieux dans l’abstention, et au pire dans la recherche de boucs émissaires.

Le second élément concerne les organisations nationalistes encore majoritaires. Alertées depuis des années sur des phénomènes qui concernent leur électorat lors des élections nationales françaises (glissement de votes sur l’extrême droite), elles en ont minimisé l’importance. à cela viennent s'ajouter la teneur de certains de leurs discours (racines chrétiennes de la Corse, refus des clivages gauche-droite, propos sécuritaires sur la toxicomanie...), lesquels ont ouvert des brèches aux « idées » de l’extrême droite.

Le dernier point est à mettre au débit des médias, dont les messages sans discernement contribuent à entretenir le climat d’islamophobie, particulièrement depuis les attentats de Paris. 

  • 1. Statistiques Insee (pour une population de 310 000 personnes).