Le samedi 3 février s’est tenue une rencontre de la gauche anticapitaliste et de l’alternative européenne à Barcelone à l’invitation d’Anticapitalistas (section de la Quatrième Internationale dans l’État espagnol et de la CUP (Candidatura d’Unitat Popular) de Catalogne.
Une quinzaine d’organisations étaient présentes, venues de l’État espagnol, de Grèce, Suède, Suisse, Allemagne, Belgique, Irlande, Écosse, Portugal et de France (NPA, Gauche écosocialiste, Ensemble !). À noter que la réunion s’est déroulée en catalan, castillan, anglais et français, permettant à chacunE de s’exprimer aisément grâce au travail des interprètes. Une première partie publique était organisée en deux tables rondes intitulées respectivement : « L’écosocialisme pour une Europe en feu » et « Contre la remilitarisation, pour une Europe des peuples ».
Urgence écologique et sociale
La première table a articulé une lecture marxiste des crises écologiques, la nécessité de la rupture avec le productivisme capitaliste, de réponses d’urgence écologiques et sociales comme d’un projet global écosocialiste, avec la critique du Pacte vert européen, la dimension anti-impérialiste et des expériences concrètes syndicales ou municipales. Cette discussion prenait toute son acuité avec la sécheresse terrible qui touche la Catalogne, Barcelone étant sous le coup de fortes restrictions d’eau.
Les introductions de la seconde table ont abordé la crise capitaliste, les réorganisations géostratégiques et leurs conséquences en termes de remilitarisation, les liens avec les politiques migratoires criminelles, l’augmentation des budgets militaires, la place de l’industrie de guerre dans l’accumulation économique et la domination politique, la façon dont la militarisation touche toute la société… Plus spécifiquement, la fiction de l’Europe comme « zone de paix » a été dénoncée, alors que les dépenses militaires de l’Union européenne ont augmenté de 123 % entre 2014 et 2020. Un camarade, tout en condamnant l’invasion par les troupes de Poutine, a montré comment, en Irlande, la guerre en Ukraine est utilisée pour en finir avec la neutralité et sert de prétexte à la remilitarisation… Cette question de l’Ukraine a donné lieu à un débat, loin d’être clos, en particulier autour de la question de la demande d’armement de la résistance ukrainienne. Plusieurs interventions de la salle ont insisté sur les nécessaires liens avec la résistance, particulièrement le RESU mais aussi avec les forces politiques de gauche et écologistes ukrainiennes ou pacifistes russes.
Solidarité avec la Palestine
Dans un second temps, une réunion réservée aux organisations a permis de faire un tour des différentes situations en Europe, toutes marquées par les offensives austéritaire et autoritaire et par la montée de l’extrême droite. Sur les élections européennes, les conditions sont très différentes : certaines présenteront une liste comme la Gauche anticapitaliste en Belgique ou le Bloco au Portugal, d’autres non… Malheureusement, le temps a manqué pour avancer vers des propositions et activités communes. À une exception notable, qui montre l’importance de la solidarité avec le peuple palestinien pour toutEs les présentEs : une réunion des mouvements de solidarité avec la Palestine à Barcelone les 16-17 mars prochains. Le principe d’une nouvelle rencontre à l’automne a été acté.