Publié le Dimanche 4 septembre 2022 à 12h00.

14e Université d’été : le plein de débats pour préparer la rentrée sociale et politique

Avec plus de 750 participantEs, notre rendez-vous de rentrée à Port-Leucate a affiché plus que complet, un vrai succès. Certains participantEs ont même dû goûter aux joies du camping (qu’ils en soient remerciés) pour pouvoir assister à un programme en prise directe avec les discussions qui agitent notre camp social.

S’il fallait s’en convaincre, les chiffres de participation aux réunions et ateliers du programme suffisent pour montrer que, dans une période instable marquée par de nouveaux enjeux, le besoin d’analyses et d’échanges se fait sentir. Jusqu’à près de 500 participantEs dans l’ensemble de nos ateliers les deux premiers jours, et toujours entre 350 et 400 le dernier après-midi. Livrons-nous donc à un petit passage en revue, malheureusement trop partiel pour rendre compte de la soixantaine de réunions, ateliers, rencontres, travaux pratiques et autres soirées...

PrésentEs !

Richesse de notre université d’été, les rencontres avec nos invitéEs étaient encore nombreuses cette année. Questions politiques, questions de société… Nous avons pu ainsi entendre l’autrice Irene sur les questions portées par une nouvelle génération féministe, la politiste Alex Mahoudeau (dans un atelier fréquenté par une centaine de personnes autour du « wokisme ») ou l’économiste Stefano Palombarini qui a dialogué avec notre camarade Olivier Besancenot autour des enjeux de la crise politique. Habituée des lieux, l’historienne Laurence De Cock a participé à un atelier autour de l’offensive contre l’école publique.

Autour de différentes thématiques transversales au programme, il était donc possible d’entendre trois historienEs nous parler du développement du racisme en France et du colonialisme : Aurélia Michel, Carole Reynaud-Paliogot et Fabrice Riceputi. Dans les ateliers proposés par la commission nationale écologie étaient présents Laura Petersell, Kevin Certenais sur la sécurité alimentaire, ainsi qu’Amandine Mallants (Confédération paysanne Occitanie).

Autour d’ouvrages présentés par leurs auteurs, les rencontres de 17 h à la librairie la Brèche ont vu défiler Thierry Ribault sur la résilience, Alexander Neumann sur la révolution, Michel Touzet sur les guides des villes coloniales et notre toujours prolifique camarade Michael Löwy (qui a présenté ses deux derniers ouvrages). Un hommage a en outre été rendu à notre camarade Helena, pilier de la librairie et de l’université d’été, qui nous a quittés cette année.

Internationalistes !

Au niveau des questions internationales, que ce soit dans le cycle « Impérialismes et internationalisme » ou dans des ateliers séparés, nous avons pu ainsi échanger avec notre camarade Gilbert Achcar (dont les deux réunions autour de la guerre et des redéploiements impérialistes ont été très fréquentées), Daria Saburova (militante ukrainienne), Dimitri et Maria (militantEs russes antiguerre qui ont aussi pris la parole lors du meeting de l’université d’été), nos camarades Catherine Samary et Elisa Moros (toutes deux actives dans la solidarité avec le peuple ukrainien).

Mais d’autres coins du monde n’ont pas été oubliés : avec Kamel Aissat, militant du Parti socialiste des travailleurs et Abder Raphi, universitaire et militant anticapitaliste algérien ; avec Monira Mouhoun, animatrice de la campagne BDS en solidarité avec le peuple palestinien ; avec Franck Gaudichaud et Marie Solet pour faire le point sur les dynamiques en Amérique latine ; enfin, aux côtés de Philippe Poutou pour parler de la situation actuelle du Pays basque : Argitxu Dufau, porte-parole du syndicat LAB au Pays basque Nord, et Iker Elizalde, conseiller départemental EH Bai. Sur les questions internationales, on pourra se reporter à l’article dédié.

En débat(s)...

Dans une séquence post-électorale nouvelle, les débats sont nombreux sur la reconstruction d’une alternative politique et de la force politique pour la porter. Dans ce cadre, « Débats pour une gauche de combat », un cycle de quatre séances et d’une plénière mardi après-midi (plénière qui a fait le plein, avec une salle comble de 350 participantEs) étaient consacré aux dynamiques qui traversent la gauche sociale et politique. Un article spécifique y est consacré.

À quelques mois d’un congrès important pour le NPA, le comité exécutif proposait deux débats centraux et deux ateliers, avec pour objectif de revenir sur les questions qui ont agité notre discussion interne (conduisant souvent à des positionnements publics différents). Le premier débat central, dimanche, portait sur la guerre en Ukraine et a réuni plus de 150 personnes. Le second qui s’est tenu mardi, était consacré aux enjeux du prochain congrès, et n’a pas été en reste niveau fréquentation. Les deux autres ateliers, consacrés à la lutte contre l’extrême droite (entre 70 et 80 personnes le dernier jour) et à notre projet de société (une grosse centaine de participantEs) ont été tout aussi réussis. On pourra se réjouir que l’ensemble de ces débats se soit tenu dans un climat respectueux qui a globalement permis des échanges apaisés, malgré les désaccords.

Et en soirée !

Que serait notre université d’été sans ses soirées... Ne parlons pas seulement ici des temps proposés dans le cadre du programme, mais aussi de tous les moments, au bar, sur la piste de danse jusque tard dans la nuit, lors d’un karaoké devenu incontournable, ou même cette année autour d’un bingo détendu sous la pergola… Vous l’avez compris : tout ce qui se passe à Port-Leucate reste à Port-Leucate.

Mais pour revenir au programme, les projections étaient au rendez-vous. À commencer par l’avant-première du film documentaire Il nous reste la colère, en présence des deux réalisateurs Jamila Jendari et Nicolas Beirnaert et, bien entendu, de notre camarade Philippe Poutou (à rattraper en salles à partir du 30 novembre pour sa sortie officielle). 150 spectateurEs ont ainsi pu revenir sur la lutte au long cours des Ford à Bordeaux Blanquefort.

Trop peu vu de ce côté-ci de la frontière, nous avons aussi pu projeter le film d’animation de Fermin Muguruza, Black is Beltza, entre Pays basque et USA. Iban Rusinol, musicien basque qui a participé à sa production, nous a livré toute une série de précisions et d’anecdotes qui éclairent le fond de ce film. Nous avons même eu la primeur de voir la bande-annonce de sa suite qui sera en salles dans quelques semaines.

Mardi soir, programme unique pour rendre hommage à notre camarade Alain Krivine, autour d’images (quelquefois inédites), tranches de vie de l’engagement d’Alain, et de prises de parole parfois émouvantes. Profitons-en aussi pour signaler que l’exposition d’affiches organisée par l’association RaDAR, « 1981, la campagne présidentielle oubliée d’Alain Krivine », a été fort appréciée.

Signalons enfin la soirée de présentation des rééditions des livres de l’irremplaçable Maurice Rajsfus par Marc Plocki et Olivier Besancenot (cf. page 12) et la rencontre culturelle – toujours appréciée – avec notre camarade Michael Löwy autour du surréalisme après la mort d’André Breton.

Bref, vous l’aurez compris, notre université d’été reste un rendez-vous toujours très riche, et dont on peine ici à rendre compte. Heureusement que d’autres articles et pages de cet hebdo­madaire y sont consacrés, en particulier pour parler du meeting de rentrée du NPA et des deux grands cycles. Sur ce, donnons-nous rendez-vous fin de l’été 2023 pour de nouvelles aventures.