Publié le Mercredi 19 juin 2024 à 10h50.

À droite, un véritable tsunami prévisible

Le résultat des élections européennes pour Jordan Bardella (31,6 % des suffrages) est un camouflet historique pour Macron (14,6 %). 

 

La brutalité de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, la cinquième depuis 1958, en dit long sur la difficulté à gouverner, mais surtout sur le cynisme et la volonté du locataire de l’Élysée, plus que jamais au service du capital, de détruire le camp des travailleurEs et de la solidarité.

La macronie sous l’eau 

Il faut dire, et c’est un euphémisme, qu’il y a eu du chahut à l’Assemblée nationale. Rien n’est allé de soi. En moins de deux ans la Première ministre, Élisabeth Borne, a utilisé 23 fois l’article 49.3 de la constitution, suivi à chaque fois par une, voire plusieurs motions de censure, hélas, battues. Les députéEs Les Républicains n’ont jamais voulu les voter, mais la grogne est montée dans leur camp. Leur menace de voter une motion de censure sur le budget a sans doute pesé dans la décision de dissolution. 

Pour éviter le renversement, ce qui est simplement inenvisageable pour sa majesté, Macron a tenté de jouer une carte gaullienne, qu’il semble croire pleine de panache : la dissolution. Il brutalise alors son camp et somme la droite LR en particulier de choisir entre le soutenir ou s’allier au RN. Avec la conséquence prévisible de faire exploser le parti de Ciotti qui décide avec ses alliés de faire une alliance sans programme avec le RN. Il peut se présenter péniblement dans 62 circonscriptions et soutiendra les candidatEs RN dans toutes les autres.

Le recours à l’extrême droite

Le RN, qui a ramené Marion Maréchal et la moitié du parti de Zemmour à la maison, est donné gagnant. Il faut dire que la presse Bolloré soutient d’une manière scandaleuse mais particulièrement zélée le pari fou de Macron. C’est un pari risqué qui mise sur l’incompétence du RN à gouverner : Bardella ne saurait pas assumer la fonction de Premier ministre, il échouerait et après la cohabitation, à la présidentielle la France entière reviendrait dans le giron de la macronie, saison 2 ! 

Empêtré dans une politique qui ne satisfait qu’à demi le patronat, notamment à cause de « l’agitation » des ­travailleurEs, Macron a donc appelé à la rescousse l’extrême droite. C’est un classique. Mais, l’accès de l’extrême droite au pouvoir même par les urnes n’a jamais empêché une suite fasciste et la destruction de la société, nous le savons. 

Nous connaissons bien le programme de l’extrême droite faite de suppression de nos acquis, nos droits chèrement conquis, et de nos libertés. De répression contre notre classe et dans un premier temps contre les étrangerEs, les migrantEs, les femmes, les quartiers populaires, les personnes LGBTI et toutes celles et ceux qui entrent en résistance.

Mais nous ne nous laisserons pas détruire, les manifestations sont fortes, la jeunesse est dans la rue, les quartiers s’organisent. Sans hésitation pour faire barrage au RN, pour garder la possibilité des luttes futures, nous voterons NFP !