Publié le Mercredi 25 janvier 2023 à 13h39.

Le capitalisme du chaos et de la guerre

La situation globale du capitalisme est caractérisée par des crises multiformes (crise économique, crise climatique, crise sanitaire, guerre impérialiste.....). L’ensemble des indicateurs économiques semblent confirmer que la crise va s’accentuer, générant de nouvelles catastrophes sociales et politiques. Et le ralentissement économique de la Chine est lourd de déstabilisations aussi bien comme accélérateur de la crise économique que de potentielles déflagrations politiques.

Dans cette situation de chaos géopolitique, des mouvements de flux et de reflux dans la lutte de classe montrent un rapport de forces globalement défavorable pour les travailleurEs et des classes dominantes qui renforcent leurs politiques impérialistes et guerrières. Mais il existe aussi des réactions importantes face aux ravages du capitalisme qui constituent des points d’appui.

Depuis le début de l’année 2022, la guerre en Ukraine est devenue un élément central tant dans les rapports de forces inter-impérialistes que par ses répercussions diverses sur la crise d’approvisionnement, notamment énergétique. Face à l’invasion par les troupes de Poutine, nous avons affirmé notre solidarité avec la résistance armée et non armée du peuple ukrainien, avec les mouvements antiguerre en Russie et en Biélorussie, avec les syndicalistes et féministes de ces pays. Avec le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, nous organisons des réunions publiques, nous avons manifesté et nous manifesterons à nouveau le samedi 25 février pour exiger l’arrêt immédiat des bombardements, le retrait des troupes russes d’Ukraine et l’arrêt de cette guerre terrible. Mais avec nos camarades de Sotsialnyi Rukh, nous nous mobilisons également contre les mesures anti-ouvrières et les lois contre le droit du travail du gouvernement Zelensky, contre les conditions néolibérales imposées par les gouvernements ­occidentaux pour leur aide intéressée.

L’extrême droite progresse à l’échelle internationale

Aux États-Unis, l’extrême droite s’est imposée comme une force au sein du Congrès. Une première depuis le début du 20e siècle, quand le Ku Klux Klan y était représenté. Mais au-delà du cadre institutionnel, la droite extrême et populiste a infusé comme jamais au sein de la société américaine. Les répercussions sur les vies des femmes et des personnes LGBTI sont d’ores et déjà graves.

Au Brésil, renforcés en nombre de voix lors de la dernière présidentielle, les Bolsonaristes ont tenté un coup d’État une semaine jour pour jour après l’investiture de Lula. Malgré la défaite de Bolsonaro, l’extrême droite représente toujours une menace importante pour la société et les militantEs progressistes, notamment par sa présence dans le cœur des institutions. La complicité active de la police a permis l’insurrection dans le but de provoquer un chaos et ainsi justifier une intervention militaire. Les condamnations unanimes de l’extrême gauche jusqu’à la droite et les mobilisations populaires ont finalement affaibli les Bolsonaristes mais la menace fasciste reste bien là.

En France, l’attentat qui a visé la communauté kurde le 23 décembre, dix ans après le triple assassinat de militantes kurdes par les services de renseignements turcs, s’inscrit aussi dans ce renforcement des idées d’extrême droite en Europe, sous des formes diverses. L’attitude ambivalente du gouvernement français vis-à-vis des Kurdes, oscillant entre une certaine souplesse (compte tenu du rôle de ces dernierEs dans le combat contre l’État islamique) et un soutien à Erdogan, le rend complice de la multiplication de tels actes. Plus largement un climat raciste et autoritaire permet les passages à l’acte d’individus agissant ou non pour des États ou des groupes d’extrême droite.

Des résistances comme le soulèvement en Iran

Face à Ces offensives réactionnaires et autoritaires, des mobilisations populaires de masse constituent des points d’appui pour changer le cours des choses et peuvent même être déterminantes pour l’avenir des peuples de leur région. En Iran, depuis le meurtre de Masha Jina Amini, le 16 septembre dernier, les travailleurEs, les femmes, les jeunes, mènent une résistance exemplaire et inédite face à un pouvoir corrompu, une théocratie sexiste et autoritaire dont le recours massif aux condamnations à mort exprime l’illégitimité croissante. Afin de juguler le risque de révolution politique, les grandes puissances capitalistes sont à la manœuvre pour imposer une transition politique en opposition avec la dynamique des mobilisations et des aspirations sociales et démocratiques qui s’expriment.

Dans tous ces rebondissements des luttes internationales, comme dans la solidarité avec les mobilisations contre la répression en Algérie, au Maroc, aux côtés du peuple palestinien notre engagement internationaliste est central, et il est concret.