Les succès remportés par les formations d’extrême droite quasi partout dans l’Union européenne est sans conteste l’évènement majeur des élections européennes de ce mois de juin.
L’arrivée importante de leurs députéEs leur permet la création de groupes nouveaux. Cela accroît leur visibilité politique de façon non négligeable.
Des résultats relativement stables pour les groupes parlementaires classiques
Le Parti populaire européen (PPE) reste le premier groupe avec 188 députéEs de droite dont ceux de LR en France et de la CSU/CDU en Allemagne. L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (SetD), de centre droit, rassemble 136 députéEs dont celleux du PS, de Place publique et du PSOE. Viennent ensuite Renew Europe avec 77 députéEs, qui inclut les macronistes et perd 25 députéEs ; puis les Verts et Alliance libre, 53 députéEs dont les Écologistes et le Parti pirate. Avec des variantes plus ou moins importantes, ils vont continuer à construire l’Europe libérale. La Gauche unitaire européenne (GUE) voit ses effectifs augmenter, 46 éluEs, grâce aux bons résultats de LFI.
Montée en puissance des partis d’extrême droite
Non seulement l’extrême droite est arrivée en tête aux élections européennes en Italie, en Hongrie, en Autriche et en France, où sur les 81 sièges alloués, le RN, Reconquête et les Patriotes en occupent 37, mais ses scores sont en hausse partout en Europe sauf dans les pays de la Baltique. Tous ces partis d’extrême droite ou néofascistes sont bien sûr en phase avec la ligne économique capitaliste défendue notamment par le PPE. Ils ont également en commun des revendications dangereuses comme le renforcement de Frontex, la fermeture des frontières, le durcissement du Pacte européen de la migration adopté récemment, la restriction de la libre circulation pour les étrangerEs en situation régulière et la baisse drastique de leurs droits. Tous exigent la construction rapide de nouveaux centres d’internement aux frontières de l’UE pour que les arrivantEs ne puissent pas pénétrer dans l’UE. La xénophobie, le racisme et la haine de l’autre sont leur matrice commune.
Trois groupes d’extrême droite
À ce jour, les trois groupes comptent 187 députéEs ! Le plus important, « Patriotes pour l’Europe » impulsé par Viktor Orbán, vient d’être créé. Avec 84 députéEs, il devient le troisième groupe de la nouvelle assemblée, détrônant ainsi Renew Europe. Jordan Bardella, l’homme qui se rêvait Premier ministre de Macron, devient président de ce groupe composé pour le moment du Fidesz de Hongrie, du RN français et de la Lega de Matteo Salvini. Ce groupe espère « changer la politique européenne » : il milite contre le soutien militaire à l’Ukraine, contre l’immigration illégale et pour la famille traditionnelle.
À côté de ce nouveau groupe, 78 députéEs appartiennent au groupe « Conservateurs et Réformistes européens » (CRE), c’est une droite très radicale, autour des Fratelli de Meloni, du PIS de Pologne, de Vox en Espagne, de plusieurs partis néerlandais, de l’alliance néo-flamande, des démocrates de Suède. Marion Maréchal et trois autres députés exclus également de Reconquête ont aussi rejoint ce groupe.
Le tout dernier groupe créé, « l’Europe des nations souveraines », rassemble 25 députéEs dont 14 de l’AfD allemande. Les autres viennent de Pologne, Hongrie, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie, Lituanie. Ce sont des organisations hétérogènes mais toutes sont en opposition farouche à l’immigration, au Pacte vert, à l’aide militaire à l’Ukraine, au progressisme social, au « fédéralisme rampant ». Plusieurs défendent des thèses nativistes et xénophobes. Sarah Knafo, fidèle de Zemmour, y siège aussi, et déclare : « dans ce groupe nous allons lutter contre l’islamisation de notre continent pour défendre l’identité des nations européennes et contre l’endoctrinement de nos enfants ».
Il est minuit au Parlement européen ! Plus que jamais, nous avons besoin de toutes les forces unies et radicales pour résister aux idées et défaire les lois européennes nauséabondes qui ruisselleront du sommet à la base de leur Europe !