De la SCNF à la RATP en passant par Keolis, Transdev et les quelques autres grandes entreprises du transport, toutes les grosses boîtes du secteur se voient opposer une mobilisation des travailleuErs ces dernières semaines… qui pourrait bien déboucher sur un mouvement général !
Le mois de septembre est marqué par de nombreux mouvements dans le secteur du transport, et en particulier en ce qui concerne le transport urbain et interurbain.
Un mois de septembre sous le signe de la mobilisation
C’est au moyen de débrayages mais aussi de grèves durant parfois un jour, deux jours et dans certains cas jusqu’à une semaine que les travailleurEs du secteur ont décidé de se faire entendre. Pas une ville ne semble « épargnée » par ces réactions collectives, et pour cause : partout les mêmes conditions de travail dégradées, le manque d’effectifs et les salaires de misère sont dénoncés ! Ce lundi, c’était au tour des conducteurs de Citéa – qui dessert notamment la ville de Valence – de débuter une grève contre les miettes proposées par leur direction en guise d’augmentation de salaire. La semaine dernière – et ce n’est pas fini – c’était à Villepinte et Tremblay dans le nord de l’Île-de-France que les conducteurEs ont refusé de prendre les bus face au choix de la direction de laisser tomber le dépôt. En effet, les conducteurEs ont dénoncé des bus en mauvais états pouvant être dangereux, mais aussi des plannings impossibles, un délabrement de tous les côtés.
Il y a dix jours, c’est à Lyon que 200 travailleurEs de Keolis ont fait grève face à une nouvelle attaque de la direction qui entend conditionner une prime de 600 euros à la présence : cette somme serait amputée de 200 euros dès le premier jour d’absence. Une tentative d’empêcher tout mouvement ! Dans les ateliers RATP, la colère gronde aussi. La semaine dernière, à Sucy (94), près de 300 mainteneurEs ont fait grève 59 minutes pour dénoncer les tentatives de supprimer des primes.
À la SCNF aussi, ce sont les mêmes problèmes et donc les mêmes revendications : des embauches massives et des augmentations de salaire. Le 6 juillet dernier, les cheminotEs s’étaient massivement mis en grève pour se faire entendre alors qu’une table ronde sur les salaires était organisée par la direction. Les mouvements locaux se sont également multipliés dans le chemin de fer depuis plusieurs mois.
Bref, pas un seul jour où il n’y ait, ici ou là, des réactions face aux conditions de travail imposées par les directions du transport. Et ce, sans attendre la fin du mois de septembre et la rentrée des organisations syndicales.
Si le patronat fait mine d’être surpris par la situation et notamment la pénurie d’effectifs, c’est pourtant bien leur politique depuis des années qui en est la grande responsable1.
Des perspectives il y en a !
Partout les travailleurEs du transport se font entendre avec les mêmes revendications. Les organisations syndicales ne sont pas pressées d’unifier les colères préférant jouer les négociations localement et entreprise par entreprise. Pourtant, la situation pourrait basculer en faveur des salariéEs s’ils décidaient de prendre en main eux et elles-mêmes leur mouvement en se regroupant et en s’adressant les unEs aux autres.
Dans cette perspective, la date du 29 pourrait être une première journée regroupant l’ensemble des salariéEs du secteur… et au-delà, car c’est partout la même logique capitaliste qui impose une riposte à la hauteur des attaques du patronat !
- 1. Voir l’Anticapitaliste n° 628 (15 septembre 2022).