Publié le Mercredi 7 avril 2021 à 11h33.

Faire face au covid dans le secteur automobile

Dans le secteur de l’automobile, en pleine pandémie, les directions combinent honteusement fermetures de sites, réorganisations, suppressions d’emplois. Pourtant les profits sont là même si l’activité est ralentie par les difficultés d’approvisionnement en puces électroniques. Chez PSA comme chez Renault, ce sont des dizaines de milliers de suppressions d’emplois qui sont programmées notamment chez les personnels tertiaires et études.

Ces politiques aggravent fortement la dégradation des conditions de travail et de vie des salariéEs. Avec la crise du Covid-19, la santé mentale s’est dégradée, les maux s’accumulent, anxiété, déprime, démotivation. Avec le télétravail et le chômage partiel imposé les salariéEs devraient faire cinq jours de travail en quatre.

Aucune mesure concrète face au covid

D’un côté les modifications de services, la mise en chômage partiel désorganisent le travail, déstabilisent les salariéEs, engendrent stress, épuisement. La production ne s’effectue pas dans des conditions « normales ». Le port du masque et l’application des mesures barrières, déjà difficiles à supporter en eux-mêmes, le sont encore d’avantage quand les effectifs en poste sont rabotés du fait de l’éviction des intérimaires et quand durée et intensité du travail ne sont pas réduites pour tenir compte des effets de cette « distanciation » imposée.

De l’autre, la multiplication, tant chez Renault que chez PSA, des « cas contacts », des covid déclarés, certains en réanimation, et même de décès, devrait imposer des mesures de prévention, d’organisation du travail visant à protéger la santé des salariéEs. En réalité l’information n’est pas faite ; les directions mentent sur les chiffres, vont jusqu’au déni de cas avérés, et surtout ne prennent aucune mesure concrète. La multiplication des cas covid entraîne de plus en plus d’absences sur les postes de travail. Combiné avec le contingentement du nombre d’intérimaires, cela entraîne une charge de travail accrue face à laquelle les directions prétendent imposer des heures supplémentaires en temps de chômage partiel ! Au risque délibérément accepté de multiplier les cas covid dans les ateliers.

Face au scandale, une nécessaire riposte

Le comble est que les directions relaient les propos de la ministre du Travail qui explique que le covid ne se propage pas dans les usines ou sur les lieux de travail. Pourquoi alors inciter voire imposer le télétravail ? Les salariéEs contraintEs de se rendre physiquement sur leurs lieux de travail sont exposés à risquer leur santé et leur vie. Le scandale du maintien de l’activité de production de biens non essentiels est toujours là.

La réalité de la propagation du Covid va affecter de plus en plus toute l’activité de production. Un confinement même réservé aux seuls déplacements privés de la population aura nécessairement des conséquences sur les activités économiques, dont l’automobile. À l’époque du « juste à temps » pour éliminer les stocks, cela a des conséquences immédiates sur les activités de production.

Alors que les concessions automobiles devraient être fermées, que les ateliers sont des clusters potentiels, et que les voitures sont sûrement moins essentielles que les livres, volume de production et mise au chômage partiel sont exclusivement définies selon les quantités d’approvisionnement, le niveau des stocks et les ­exigences de profit.

Conditions de travail des salariéEs et satisfaction des besoins les plus essentiels de la population sont ainsi délibérément sacrifiées. Même si des résistances existent avec des débrayages, des droits de retrait, avec des syndicats au mieux désorganisés, au pire empêtrés dans le dialogue social, il faudrait une riposte d’ensemble par groupe, dans la branche.