Publié le Mercredi 13 septembre 2017 à 21h27.

Les restrictions budgétaires… ou la santé ?

En avril dernier, Macron déclarait, dans une interview au journal les Échos, vouloir réaliser durant le quinquennat « 25 milliards d’économies sur la sphère sociale », dont 15 milliards sur l’assurance maladie et 10 milliards sur l’assurance chômage, « grâce aux réformes structurelles ».

La Caisse nationale d’assurance maladie, qui exerce la tutelle du gouvernement sur les caisses primaires, envisage de son côté 1,94 milliard d’euros d’économies en 2018 , soit 300 millions d’euros de plus qu’en 2017. Diverses mesures sont déjà annoncées : 

– « Gagner en efficience », en clair mettre la pression sur les médecins pour qu’ils réduisent les dépenses  en « prescrivant mieux », et en « réduisant les arrêts maladies » ;

– « Réduire le gâchis », par exemple « inciter aux transports collectifs » pour le retour à domicile après hospitalisation ;

– « Chasser la fraude » : depuis quelques années, les caisses communiquent beaucoup sur « les assurés fraudeurs » mais oublient systématiquement la fraude patronale (par exemple les non-déclarations d’accidents de travail) ;

– Diminuer les tarifs aux hôpitaux de certains actes, ce qui réduit leur budget des établissements ;

– Rémunérer les médecins sur des objectifs de santé publique : les médecins sont ainsi incités à respecter des pratiques selon des critères contestables. Le Syndicat de la médecine générale proteste : « Nous dénonçons les méthodes de l’Assurance maladie qui a comme objectif de corrompre les médecins et contraindre leurs relations avec leurs patientEs dans des objectifs comptables comme la limitation des arrêts de travail. » 

– Développer l’ambulatoire, avec pour objectif de nouvelles suppressions de lits, des restructurations, des regroupements d’hôpitaux. Il s’agit d’accélérer « l’industrialisation des soins » dans de grands hôpitaux devenus des « usines à soins ».