Publié le Lundi 24 octobre 2016 à 07h57.

Pendant les profits, les licenciements continuent !

On parle souvent des scandales de l’industrie pharmaceutique, mais qui sait qu’il s’agit d’un des secteurs les plus rentables du capitalisme ?

Protégés par leurs brevets, protégés par les prix de mise sur le marché acceptés par les gouvernements de droite comme de gauche, les trusts pharmaceutiques pillent notre Sécurité sociale. N’oublions pas que ce sont nos cotisations sociales, donc une part de nos salaires, qui financent notre santé... mais aussi les profits insolents des actionnaires. Et quand Sanofi réalise 7,4 milliards de bénéfices, comment ne pas remarquer que c’est plus que le pseudo-déficit de la Sécu qui ne s’est élevé la même année 2015 qu’à 6,6 milliards d’euros ? 

Le taux de profit de l’industrie pharmaceutique française était de 9,9 % en 2013, et même de 20 % pour Sanofi. En 2009, il atteignait même 35 % pour l’anglo-suédois AstraZeneca, 38 % pour l’allemand Bayer, 36 % pour le suisse Roche et 41 % pour le français Sanofi.

Les actionnaires de Sanofric en ont plein les poches

« Servier Biogaran, 345 millions de profits et 2 milliards de cash, 610 familles sacrifiées ». C’est derrière cette banderole que manifestaient les salariéEs de cette entreprise à Suresnes, après l’annonce de la suppression de 610 postes de visiteurs médicaux sur 690, 90 % de la division marketing. D’autant qu’une seconde charrette est prévue pour les salariéEs de la production, avec l’objectif de réduire les coûts de production de 25 % sur trois ans, hors achat de matières premières.

« Sanofric, des milliards de bénéfices, des milliers de suppressions de postes. Le médicament n’est pas une marchandise, la santé n’est pas un produit financier ! » C’est derrière cette banderole que le collectif des salariéEs en lutte anti-Sanofric manifestaient. Ils dénonçaient, comme Sud et la CGT, les licenciements boursiers du géant français de la pharmacie, devenu la première capitalisation du CAC 40, classé au top cinq mondial des géants de la pharmacie. C’est que Sanofi a déjà supprimé 5 000 emplois en France depuis 2008, notamment dans le département « Recherche et développement ». « 40 % des programmes de recherche sont coupés », ce qui, selon le PDG Chris Viehbacher, devra permettre au groupe de se concentrer sur « des projets à forte valeur et de réattribuer les ressources sur des partenariats externes ». En fait Sanofi multiplie les partenariats de R&D avec des laboratoires d’universités publiques, captant ainsi les innovations sans devoir en supporter les coûts. Les seuls bénéficiaires des 7,4 milliards d’euros de bénéfices de Sanofi en 2015 sont les actionnaires, qui en ont perçu 51 %, soit 3,8 milliards d’euros. Les salariéEs, eux, ont dû se contenter d’un nouveau plan de suppression de 600 emplois, 2 % de l’effectif. En 2013, Sanofi a reçu 137 millions d’euros de crédit d’impôt recherche et crédit d’impôt pour la compétitivité, alors qu’il n’a payé que 600 ­millions d’euros d’impôts...