Dans la plupart des usines automobiles, la production est revenue à ses niveaux d’avant Covid, mais ce n’est pas pour autant un retour à la situation d’avant.
Les pertes de production pendant les mois de confinement sont encore loin d’avoir été récupérées, et il y a partout la pression sur les conditions de travail, en particulier dans les secteurs assemblage, ferrage et peinture des usines là où l’application des règles de sécurité et le port obligatoire du masque les rendent les plus pénibles.
Culpabilisation des salariéEs
Chez PSA, si le recours aux intérimaires est massif dans les usines de Sochaux (1 500) et de Rennes (500), il est égal à zéro dans l’usine de Mulhouse avec le retour sur site des personnels « prêtés » dans les autres usines du groupe. Contrairement aux autres usines, le niveau de production est loin d’avoir retrouvé à Mulhouse celui d’avant Covid.
Alors que des activités études-développement occupent en proportion une place de plus en plus importante parmi les salariéEs de Renault et PSA, le Covid est l’occasion du développement massif et pérenne du télétravail. Vendredi 28 août, sur les 14 000 salariésE du Technocentre de Renault seulEs 2 000 étaient effectivement présentEs. Du côté de PSA, il est annoncé l’abandon d’un bâtiment pouvant accueillir plus de 1 000 salariéEs à Poissy.
La pandémie n’a pas disparu et des cas de coronavirus sont détectés dans les usines. Force est de constater que les médias n’en rendent compte qu’avec parcimonie : il ne faut pas distraire de l’objectif de produire. Dans l’usine PSA de Poissy, trois cas de salariés touchés par le Covid à la peinture et à l’emboutissage ont été détectés en juillet. Dans l’usine de Flins, plusieurs cas de Covid-19, trois en tôlerie et un au montage, ont été détectés, et vendredi 28 août les salariéEs de la tôlerie ont débrayé de 6 h à 11 h du matin pour leurs conditions de travail.
Les directions d’établissements cherchent à culpabiliser les salariéEs, prétendant les rendre responsables des cas de coronavirus qui apparaissent. Alors que les mesure de sécurité sanitaires sont de plus en plus pénalisantes à mesure de l’augmentation des rythmes de la production, il est nécessaire de transformer les protestations individuelles en revendications collectives de réduction du temps de travail, de contrôle sur les cadences, et de réelle application des règles de sécurité dans le respect de la santé de tous.
Plans d’économies, restructurations et objectifs de rentabilité rythment une politique des firmes automobiles qui sait être centralisée, le nouveau directeur de l’automobile de Renault annonçant s’inspirer des « réussites » de PSA. Pas d’autre chemin que de préparer une riposte d’ensemble à ces attaques globales que le Covid amplifie encore.