À la base de la nécessité d’être présentEs, d’intervenir, dans les entreprises, se trouve notre projet stratégique de renversement révolutionnaire du capitalisme avec, au centre, la grève générale qui bloque l’appareil de production, l’économie, et permet la prise en main par les salariéEs eux/elles-mêmes de leurs affaires, tant en ce qui concerne la mobilisation que l’organisation de la production et les autres tâches d’un processus révolutionnaire.
Prendre en compte l’état réel de la classe ouvrière
Le cheminement vers cet objectif stratégique doit prendre en compte l’état réel de la classe ouvrière, du prolétariat, c’est-à-dire dominé dans les rapports de production et sous emprise de l’idéologie dominante. Et profondément fragmenté d’abord dans l’organisation de la production elle-même et par les divisions entretenues par les tenants du système : hommes/femmes, jeunes/moins jeunes, « françaisEs »/« immigréEs », précaires/CDI... Divisions auxquelles s’ajoute la concurrence entre organisations syndicales, politiques.
Partir de cette situation pour arriver à la prise en charge de l’ensemble du fonctionnement de la société passera essentiellement par l’accumulation de luttes dans lesquelles la prise de conscience de la nécessité, de la possibilité de cette prise en main se fera par la multiplication d’expériences de plus en plus larges.
L’intervention des militantEs révolutionnaires s’inscrit dans cette perspective avec, au cœur, la nécessité de l’auto-organisation à quelque niveau que ce soit : délégation dans le bureau d’un petit chef, action pour la sécurité au travail, grève pour les salaires ou contre la fermeture d’un site...
Les différentes dimensions de la domination capitaliste rendent incontournables les dimensions féministe, antiraciste, écologiste, contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle, etc., même si ces dimensions font aussi partie de notre ADN. Tout en les plaçant dans la perspective des dimensions plus globales sur l’organisation et les choix de la production, le rôle de l’État, la solidarité internationale.
Combiner légitimité auprès des salariéEs et orientation « lutte de classe »
Pouvoir porter ces valeurs, ces comportements, implique de gagner une grande légitimité auprès des collègues, qui passe à la fois par la reconnaissance professionnelle, par des relations de solidarité, de batailles au quotidien, avec les collègues de son entité de travail. Ce qui assure aussi une relative protection face à la répression, surtout dans une situation où les moyens des institutions représentatives du personnel sont réduits drastiquement. Le choix de l’engagement dans le syndicat de l’entreprise doit combiner au mieux (ou au moins mal) légitimité auprès des salariéEs et orientation « lutte de classe ».
Cette activité doit viser, en même temps, à regrouper les salariéEs susceptibles d’être organisés de façon permanente, collective, avec comme objectif la mise en place de groupes de discussion, de formation, réfléchissant, mettant en œuvre les résistances, depuis les plus quotidiennes jusqu’aux plus larges. Un des objectifs de ce groupe de salariéEs doit être la rédaction la plus importante possible d’une « feuille d’entreprise », qui peut permettre à la fois de « tester » nos positionnements, nos revendications et de débattre avec les salariéEs. Cette « feuille de boîte » aborde touts les sujets « politiques » au sens le plus large, sans oublier des positionnements sur ce qui se passe dans l’entreprise, y compris en situation de lutte sans se limiter à des échos aux explications parasyndicales.
Parallèlement, l’extrême éclatement du salariat et la place prise par les nouveaux modes de communication, justifient de multiplier les moyens de notre propagande, de nos outils d’intervention : réseaux sociaux, listes mails, vers les « groupes Taupe WhatsApp » ?
La présence de militantEs révolutionnaires dans les entreprises n’est pas un supplément d’âme ou un simple complément à d’autres interventions. Elle est incontournable et doit faire l’objet de choix collectifs, de soutiens indispensables. Et de bilans sans concessions. Ceci doit être au centre des préoccupations, notamment en matière organisationnelle, pour notre parti.