À la SNCF, la semaine du 1e septembre s’est déroulée sur fond de rentrée des classes.
Chez les collègues, grosse inquiétude d’une deuxième vague et discussions concernant les écoles, le risque qu’elles se transforment en cluster, la peur que les gamins ramènent le virus à la maison et surtout que des classes ou des écoles ferment alors que le dispositif de maintien à la maison pour garde d’enfants n’est plus en vigueur et qu’un décret du gouvernement réduit drastiquement les critères médicaux donnant droit au chômage partiel pour raison d’isolement sanitaire. La hiérarchie envoie au front, coûte que coûte, en uniforme dont les masques font désormais partie avec la casquette vissée sur la tête, le gilet bien ajusté, le badge sur le cœur et bien horizontal, les chaussures et chaussettes sans couleurs…
Masque obligatoire, sous peine de sanction !
Ces masques qu’au tout début du confinement la hiérarchie interdisait de porter sous menace de sanction « pour ne pas effrayer le client », sont obligatoires depuis le 1er septembre. Des chefs sont tolérants et acceptent qu’on le retire pour manger ou boire, ou s’en griller une. C’est une autre ambiance ailleurs, par exemple chez les agentEs de vente ou d’accueil de certaines gares parisiennes où des rappels à l’ordre et menaces de sanctions commencent à tomber… À Saint-Lazare, découverte de deux collègues touchés par le virus. On pourrait protéger les autres en les renvoyant chez eux en attente de test ? C’est dans ce sens qu’alertent des délégués syndicaux. Mais désaccord de la direction. Peu après, découverte de deux autres collègues malades et même topo ! Des collègues doivent se mettre en arrêt par leurs propres moyens. À la gare de l’Est, un cheminot de l’escale, militant Sud-Rail, est hospitalisé. Combien de cas qu’on ne connaît pas ? Et les patrons disposent d’un nouveau joujou juridique : la possibilité de sanctionner, jusqu’au licenciement, pour non-port du masque en entreprise. Les mêmes dirigeants SNCF qui niaient en mars l’utilité des masques et s’opposaient aux droits de retrait, se voient délivrer par le gouvernement un permis de tirer sur les cheminotEs pour motif sanitaire, surtout dans les services où les réorganisations (et les réactions) sont nombreuses.
Vers une mobilisation le 17 septembre
Les fédérations CGT et SUD-Rail ont déposé leurs préavis de grève pour la journée du 17 septembre prochain. Bruno Le Maire a bien énervé en disant ne pas comprendre les motifs de la grève, ainsi que certains médias qui l’ont présentée comme une grève de cheminotEs alors qu’elle est interpro. Cela dit, des collègues qui se sentent favorisés par rapport à celles et ceux qui ont perdu leur travail ou risquent de le perdre, émettent la crainte d’être mal vus en se mettant en grève. Les discussions sont entamées, des tournées syndicales sont programmées.
C’est reparti, même sous les masques !