Publié le Mercredi 28 juin 2017 à 11h46.

Quelles propositions pour transformer les médias ?

L’urgence est à la refondation et à l’extension du service public de l’information et de la culture. Ce service public devra être totalement libéré des logiques mercantiles et rendu indépendant du pouvoir politique. Il devra respecter les droits des salariéEs, mettre fin au recours aux contrats précaires, et réintégrer la production des programmes au sein du -service public.

Il s’agit d’imaginer un service public de l’information et de la culture qui associerait « grands » médias audiovisuels publics et médias associatifs, avec une politique de soutien à ces derniers, passant notamment par une refonte du système des aides publiques à la presse, qui bénéficient aujourd’hui en premier lieu à des titres nationaux possédés par des grands groupes capitalistes.

Il est en outre indispensable de mettre en place une véritable législation anticoncentration destinée à empêcher grands groupes et grandes fortunes d’accaparer toujours davantage de médias. Outre la définition d’un seuil de concentration capitalistique, ainsi que d’audience ou de diffusion, une personne, un groupe de personnes ou une entreprise ne devrait pas pouvoir posséder plus d’un seul titre ou canal.

Il faut par ailleurs interdire par la loi à des entreprises bénéficiant de commandes publiques – comme aujourd’hui Dassault, Lagardère ou Bouygues – de détenir, même indirectement, des médias, tant ce mélange des genres favorise structurellement les conflits d’intérêts.Il est aujourd’hui nécessaire de définir un réel statut juridique pour les rédactions, avec droit de regard, voire de veto, sur les décisions économiques et éditoriales de « leurs » médias.

Enfin, le CSA doit être remplacé par un véritable organisme de supervision des médias (pas seulement audiovisuels). Cet organisme associerait la représentation politique, les salariéEs des médias et leurs usagerEs, et serait notamment en charge de la répartition des aides publiques, du respect des chartes éthiques et déontologiques qui devraient exister au sein de chaque rédaction, ou encore de l’attribution des fréquences et des canaux de diffusion.